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Transat Jacques Vabre: Yannick Bestaven, l’appel du large

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En cette fin d'année 2021 très dense marquée par son triomphe au Vendée Globe, Yannick Bestaven se réjouit de reprendre la mer avec Jean-Marie Dauris à l’occasion de la Transat Jacques Vabre dont le départ sera donné dimanche au Havre.

Ses bras levés, fumigènes en main, au petit matin sous le crachin vendéen, restera comme l’une des plus belles images sportives de l’année 2021. Yannick Bestaven, 48 ans, bouclait avec son (vieux) bateau, Maitre Coq, en vainqueur le Vendée Globe (grâce aux compensations de temps après avoir dérouté suite au naufrage de Kévin Escoffier). Une victoire contre tous les pronostics qui a offert des lendemains chargés au skipper de Maitre Coq.

Neuf mois après cette victoire, c’est à La Rochelle que l’on a retrouvé Yannick Bestaven… Le skipper s’apprête à reprendre la mer en duo avec son ami Jean-Marie Dauris à l’occasion de la Transat Jacques Vabre, sa première grande régate depuis son Tour du monde. Une victoire inattendue qui a bouleversé le quotidien de ce marin – entrepreneur. "C'est un truc fou et même si on se prépare à gagner un Vendée Globe, en fait, on n’est jamais prêt à le gagner. C'est un cadeau de la vie, c'est magique." Avant de reconnaître : "on n’a pas vraiment eu le temps de se remettre du Vendée Globe, tout est allé vite, tout s’est enchainé… Il a surtout fallu se réhabituer à la vie de terrien." Une vie qui elle, a bien changé. "Le positif, ce sont les rencontres. Voler avec la patrouille de France, voir le Tour de France, les sportifs, les acteurs... C'est le côté top de ce tourbillon. Avant on me demandait pourquoi je partais faire le Vendée Globe, je ne savais pas vraiment... Et j'ai trouvé la réponse en rentrant, quand les enfants m'ont dit que je les avais fait rêver. Je sais maintenant pourquoi je l'ai fait."

"Je ressens le manque"

Une victoire qui a fait passer le skipper dans une autre dimension constate Anne Combier, Team Manager de Maitre Coq. "C'est très fort, il faut être très réactif, on n'a pas le temps de respirer. Les conséquences sont énormes... C’est difficile à traduire, mais la notoriété se déclenche d'un coup : Il y a les associations qui le demandent en parrain, les écoles pour qu’il raconte son histoire, les entreprises qui veulent faire des conférences avec lui… Donc on travaille à peu près 28h par jour…" Mais un tourbillon qui n’a pas changé l’homme, estime son co-skipper et ami Jean Marie Dauris. "Ça change une vie parce qu’aujourd’hui, tout le monde a envie de rencontrer Yannick Bestaven. Ça a rempli son agenda mais ça ne l'a pas changé ... Il est foncièrement attachant, il adore naviguer et dès qu'il va remonter sur ce bateau, le compétiteur va revenir."

Et cette Transat Jacques Vabre tombe au bon moment pour reprendre le large estime Anne Combier. "La mer c'est le sens de sa vie. Ça va être pour lui une vraie respiration parce que l'année 2021 a été sans dessus-dessous." Et l’intéressé, Yannick Bestaven, confirme : "Avec toutes ses sollicitations, j'ai eu l'impression de m'éloigner un peu de mon métier... J'aime la compétition et je ressens le manque. La page blanche est devant nous et j'espère qu'on va faire aussi bien que celle que l'on vient d’écrire." Avec à long terme, la construction déjà annoncée d’un nouveau bateau pour le prochain Vendée Globe mais aussi, à court terme, le départ de cette Transat Jacques Vabre où le duo Bestaven/Dauris ne s’élance pas dans la peau du favori mais compte bien si possible bousculer encore l’ordre établi.

Maureen Lehoux