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Vendée Globe 2024: "Je préfère préserver ma vie", la benjamine Violette Dorange va ralentir pour éviter des conditions extrêmes au Cap Horn

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Violette Dorange, la skippeuse française de Devenir, a décidé ce lundi de décélérer pour ne pas affronter des conditions trop défavorables au passage du Cap Horn. La benjamine du Vendée Globe, âgée de 23 ans, se dit "terrifiée" par les prévisions météo qui annoncent des vents violents et des vagues gigantesques à l’extrême sud du continent sud-américain.

Elle a épluché chaque bulletin météo, étudié les moindres recoins de la carte et envisagé toutes les possibilités. Mais aucune ne l’a vraiment rassurée. Alors qu’elle se dirige vers le Cap Horn, Violette Dorange voit se profiler des conditions particulièrement difficiles en raison d’une grosse dépression annoncée à l’extrême sud du continent sud-américain. Au point d’effrayer la benjamine du Vendée Globe, qui a décidé de décélérer afin de laisser passer la tempête.

La navigatrice de 23 ans l’a annoncé ce lundi dans une vidéo: "Au passage du Cap Horn, on a un front froid qui passe en même temps que nous, qui dit qu’on va avoir trente nœuds avec cinq mètres de vague. Mais dans la réalité, on a toujours plus, surtout dans un endroit comme le passage du Cap Horn. D’expérience, les gens disent que le vent est doublé, donc il peut y avoir jusqu’à soixante nœuds et sept mètres de creux. Ça ne donne pas très envie. Et le pire, c’est surtout le lendemain du passage du Cap Horn. Il y a une dépression qui passe. Et il n’y a pas d’échappatoire."

Violette Dorange, la skippeuse de Devenir, le 10 novembre 2024
Violette Dorange, la skippeuse de Devenir, le 10 novembre 2024 © Icon/Emma Da Silva

"Je suis terrifiée à l’idée d’aller là-dedans"

"Ça fait trois jours que je regarde la situation", a précisé la native de Charente-Maritime, qui était en 28e position au pointage de 11h ce lundi 6 février. "J’ai tourné tous les scénarios possibles. J’ai essayé toutes les routes possibles dans ce tout petit espace. Et franchement, je ne vois pas. Je suis super inquiète. Je suis terrifiée à l’idée d’aller là-dedans. Ce matin, j’ai craqué tellement je ne me sens pas d’y aller. (…) Je ne le sens pas du tout. Donc c’était une décision pas facile, mais je me suis dit que j’allais ralentir et laisser passer tout ça."

Après 57 jours de course, dans des conditions parfois éprouvantes, Violette Dorange ne souhaite pas prendre de risques inconsidérés pour son premier tour du monde à la voile en solitaire, sans escale ni assistance: "Je ne veux pas me retrouver dans des situations dangereuses, avec des vagues de six mètres et du vent qui fait que je ne peux plus contrôler mon bateau. Ce n’est pas du tout l’objectif. Donc j’ai pris cette décision qui n’est pas facile, parce que ça veut dire ralentir de quasiment deux jours par rapport aux autres concurrents. (...) Peut-être que je me trompe et que ça passe, mais je ne le sens pas du tout et je préfère assurer le coup, quitte à perdre les places que j’avais durement gagnées ces derniers jours. (…) Ce n’est pas grave. Je vais tout reperdre et la remontée va être encore longue, il reste encore un mois. Je préfère préserver mon bateau, ne pas tout casser et surtout préserver ma vie…"

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport