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Vendée Globe 2024: chenal, baie des Sables d'Olonne, remblai... Sébastien Simon raconte des lieux chargés de souvenirs

Sébastien Simon, ici le 25 avril 2024, à Lorient, partira ce dimanche 10 novembre pour son deuxième tour du monde en solitaire

Sébastien Simon, ici le 25 avril 2024, à Lorient, partira ce dimanche 10 novembre pour son deuxième tour du monde en solitaire - @IconSport

L'enfant du Vendée Globe, Sébastien Simon, s'apprête à prendre le départ de la course de ses rêves pour la deuxième fois de sa carrière. Avant de faire voile vers le grand large, le Vendéen a accepté de traverser avec RMC Sport des lieux qui comptent aux Sables d'Olonne.

Sébastien Simon partira ce dimanche 10 novembre pour son deuxième tour du monde en solitaire. Né aux Sables d’Olonne quelques jours après l’arrivée du premier Vendée Globe, il est le seul skipper né en Vendée à avoir participé à la course. Le marin qui habite à quelques mètres du célèbre chenal nous propose une visite de cinq lieux chargés de souvenirs dans sa ville. 

L’école de voile "sports nautiques sablais"

"J'ai commencé avec mon papa, plutôt en croisière, mais c'est ici que j'ai commencé la compétition en Optimist à l'âge de 12 ans. C'est là que j'ai appris à prendre mes premiers départs, à tirer mes premiers bords. C'est un lieu assez emblématique pour moi ici aux Sables. Je croise toujours mes coachs de l’époque. Et puis surtout, je me souviens d'avoir été interviewé ici alors que je partais en mer avec des copains en 2004. J’avais 14 ans et c’était l’arrivée en vainqueur de Vincent Riou. Le journaliste m’avait demandé 'qu'est-ce tu penses de tout ça ?'. J'étais tout petit et jamais je ne me serais imaginé un jour pouvoir faire partie de cette course. Donc pour moi, c'est comme vivre un petit peu un rêve depuis."

La baie des Sables d’Olonne

"C'est un peu mon jardin et mon papa disait quand j’étais tout petit que c'était 'sa plage'. J’y croyais dur comme fer. Mais effectivement, c'est un peu mon jardin. J'ai appris la voile ici. J'y ai fait mes premières compétitions et c'est forcément un lieu qui me tient vraiment à cœur. J'apprécie de naviguer dans cette baie. J'ai fait ma première compétition en course au large ici aussi avec la 'Solo maître coq' en Figaro. Donc forcément c'est un lieu assez unique pour moi. J'ai eu le la chance de voyager un peu partout dans le monde mais il n’y a qu'ici que je me sens vraiment bien. Je me considère vraiment à la maison et je me sens bien y rester encore un petit moment."

Le chenal

"Je me souviens qu'avant on pouvait partir en bateau et aller au plus proche des Imoca pour voir le départ, ce qui est un peu différent aujourd'hui. Désormais il y a beaucoup de limites et d'interdictions avec des zones très spécifiques pour les bateaux de tourisme, les bateaux à passagers... Je me souviens d'aller à pied jusqu'au bateau de mon papa pour ensuite aller sur la zone de départ. À l'époque, lui était un grand fan de Jean Le Cam avec Bonduelle. On restait amarré au ponton pour regarder les bateaux défiler. Puis on remontait le chenal une fois que tous les bateaux étaient sortis. J'ai toujours trouvé ces moments de départ chargés en émotions. Il y a 4 ans, c'était très particulier. J'ai presque eu le sentiment qu'on m'avait volé mon Vendée Globe à cause de cette crise du Covid où tout le monde était confiné. Ici il n’y avait que la police le long du chenal et moi j'ai l'habitude du Vendée Globe où c'est une fête géante publique avec 300.000 personnes. Là, il n'y avait personne."

La piscine du remblai

"Elle est juste à côté de la mer avec de l’eau salée. Depuis 2022 je me suis passionné pour un autre sport que la course au large, le triathlon. C'est ici que je m'entraîne à minima deux fois par semaine avec le club. Ça me permet aussi de me détendre et de décrocher un peu du projet d'une manière générale. Ici il y a l'Ironman des Sables d'Olonne tous les ans et en 2022, Gabriel, mon 'boat captain', s'était inscrit au 'Half'. Du coup je n'ai pas pu le laisser tomber et je me suis également engagé. J'ai fait 4h40 ce qui était plutôt un bon temps. En plus, j'ai fini avec une fracture de fatigue, je ne pouvais plus marcher pendant plus de 10 jours après. Mais voilà, ça a été une expérience fabuleuse. C'était la première compétition autre que de la voile à laquelle je participais. J'ai trouvé ça assez exceptionnel et ça me donne envie aujourd'hui d'en faire d'autres. Je continue de m'entraîner avec passion et après le Vendée Globe, j'ai déjà un autre rendez-vous qui est celui du 'full Ironman'. Donc trois mois après l'arrivée du Vendée, le 22 juin 2025, si tout se passe bien."

Les plaques des vainqueurs sur le remblai

"Celle de François Gabart a une résonnance particulière car d'abord elle est presque devant chez moi. Et puis surtout, je me rappelle très bien cette arrivée en 2013. C'était très tendue avec Armel Le Cléac'h. C'était un dimanche et je devais repartir à Bordeaux pour mes cours à l'école d'ingénieur. François passe la ligne en tête. C'était une arrivée incroyable, pleine d'émotion. Et là, ce qui m'a marqué, c'est que j'ai vu la foule partir d'un coup. Le chenal s’est vidé et le parking du Vendée Globe aussi. Et là je dis "attendez, il y a Armel qui arrive dans 2 h, il n’y aura plus personne pour l'accueillir et ce n'est pas juste !". Je me suis dit tant pis, je partirai plus tard à Bordeaux et je vais attendre l'arrivée d'Armel. 1h30 après la foule est revenue d'un coup. Je ne sais pas d'où. Je ne sais pas comment c'est possible, mais tout le monde était là pour l'arrivée.  Je suis resté pour sa fin de course et sa célébration et j'ai pris la route ensuite pour Bordeaux. Et je me souviens d’avoir dormi sur le parking de l’école pour être à l'heure le lundi matin. J'avais 22 ans. Je commençais une carrière en course au large. Donc ce Vendée Globe 2012-2013 est un élément déclencheur pour moi."

Pierre-Yves Leroux