Volley (Ligue A): Paris, Orléans, Poitiers, Toulouse… Quelle ville pour accueillir l’équipe de Chine?

Orléans. Tous les dirigeants de Ligue A ont ce nom à la bouche. Orléans est en effet le grand favori pour accueillir l’équipe de Chine en préparation des Jeux olympiques de Paris 2024. Beaucoup de dirigeants du volleyball français reconnaissent que le dossier de la cité ligérienne semble avoir un coup d’avance et de solides avantages face aux sept candidats qui, selon nos informations, ont pris connaissance du cahier des charges établi par la Ligue.
Ainsi, Cannes et le département des Alpes-Maritimes ont rapidement regardé le document, avant de choisir de ne pas se positionner: "Le temps imparti pour boucler un tel dossier était trop court, indique un dirigeant de la Croisette. C’est impossible d’avoir les accords de toutes les parties (clubs, villes et collectivités départementales) pour rendre une candidature le 21 juillet. En dix jours, c’était impossible pour nous."
"Qui plus est, l’AS Cannes a des dossiers plus urgents comme la préparation d’un budget de Ligue A si les instances nous permettent de nous maintenir parmi l’élite, ajoute le dirigeant cannois. Quand on voit l’excellent projet monté par Orléans avec les enceintes sportives existantes et le dynamisme de la ville, on a préféré ne pas candidater pour Cannes."
Un dossier d'accueil compliqué à ficeler
À Toulouse, le nouveau président des Spacer’s a mené plus loin son projet de candidature régionale… mais le constat est identique. Dans le projet de la cité des Violettes, le CREPS de Toulouse (un centre de formation dans les domaines du sport) était le lieu choisi pour l’entraînement et la résidence de la sélection chinoise alors que le palais des sports, la salle des Spacer’s, aurait accueilli les matchs de Toulouse et de la Chine.
"Du moins pour une partie de la saison, précise Yann Kérihuel, le nouveau président du club de volley toulousain. Nous souhaitions que les Chinois jouent la moitié de leurs rencontres dans notre salle et cinq à six matchs en Occitanie: à Montpellier, Narbonne ou Sète." Pour réduire les coûts d’organisation des matchs de championnat, les Spacer’s auraient joué après la sélection chinoise dont la majorité des rencontres est prévue le samedi ou le dimanche entre 13h et 15h.
Mais après une dernière rencontre avec la direction du CREPS, "on n’a pas donné suite au vu des créneaux d’utilisation des gymnase d’entraînement, entre autres, précise à RMC Sport un des acteurs du dossier occitan. Le CREPS de Toulouse, qui accueille aussi des sportifs chinois, connaît les particularités gastronomiques de ces athlètes. Donc c’est très compliqué en deux-trois jours de ficeler plus que convenablement un tel dossier. Ce cahier des charges nécessite un travail de deux-trois mois, pas dix jours. On se retire de la course mais on peut se donner le temps pour réfléchir à se positionner pour la seconde saison de l’équipe chinoise en Ligue A."
La mairie de Paris contactée par la LNV
À Paris et Poitiers, en revanche, les négociations sont en cours. Selon nos informations, la Ligue a contacté la mairie de Paris pour présenter un dossier de candidature. Les services des sports de la capitale ont étudié le dossier mais ne l’ont "pas encore déposé", ont indiqué des élus parisiens à RMC Sport. "On a échangé avec la ligue de volley toute la journée de jeudi 21 juillet, avec le club de volley de Paris, mais les modalités d’accueil ne sont pas encore stabilisées. Surtout, on poursuivra notre étude après la décision du ministère des Sports (qui doit valider le projet d'arrivée de la Chine dans le championnat). On verra ensuite si le Paris Volley est favorable."
Si les matchs de Ligue A de l’équipe chinoise se dérouleraient dans la salle Charpy, la salle du Paris Volley, les entraînements de la sélection chinoise seraient déployés vers une autre enceinte. "On ne peut pas sacrifier les créneaux des écoles alentours, du PUC et du Paris Volley. Ces créneaux sont complets et la mairie de Paris ne souhaite pas déplacer ces utilisateurs-là au profit d’une équipe professionnelle qui n’a pas d’ancrage local", concluent les services des Sports de la ville. Contacté par RMC Sport, la Ligue nationale de volley n’a pas confirmé la prolongation, au-delà du 21 juillet, de remise des candidatures.
Poitiers dans l'expectative
Il est plus que jamais urgent d’attendre aussi à Poitiers. Le Stade Poitevin Volley Beach (SPVB) a étudié le dossier en liaison avec les collectivités territoriales, conseil général et agglomération. Le SPVB souhaite mettre à disposition la salle Lawson-Body pour organiser les matchs et laisser aux collectivités la logistique quotidienne (résidence et repas). Toutefois, les différentes parties prenantes reconnaissent la difficulté de gérer ce dossier en plein mois de juillet.
"En l’état actuel des choses, le club de Poitiers ne portera pas de candidature pour accueillir la Chine, révèle François Garreau, président du SPVB, à RMC Sport. Le club de Poitiers est prêt pour fournir la salle et ses bénévoles mais les collectivités étaient trop dans le flou sur le logement ou les repas et, de plus, n’arrivaient pas trop à chiffrer les retombées d’un tel accueil. On manque de temps et c’est un peu flou. Mais si demain, après l’agrément définitif du ministère, il y a de nouvelles demandes de la Ligue ou un délai plus long, ici à Poitiers, on ne ferme pas totalement la porte."
De nombreux présidents de clubs ont aussi pointé du doigt l’absence de mesures de sécurité dans le cahier des charges de la LNV. "Cette sécurité devra aussi être codifiée pour accompagner les déplacements de l’équipe de Chine. C’est primordial", fait remarquer un dirigeant. Face à ces détails du cahier des charges qui restent à régler ou à éclaircir, l’agrément que doit donner le ministère lèvera une première incertitude. Capitale.