Mondiaux d’athlé : comment Bolt aborde le duel avec Gatlin

Usain Bolt à l'aise devant les micros et les camérasUsain Bolt - AFP
Son retour à Pékin, où il a explosé à la face du monde en 2008
« Venir ici était très excitant à l’époque. C’était du fun et de la joie. La compétition s’était bien passée. Les gens m’avaient chanté ‘‘Joyeux anniversaire’’ et c’était cool. J’ai plein de souvenirs ici et je suis très heureux d’être de retour. Je crois que ce public m’apprécie toujours sept ans après. Il y a de la meilleure nourriture cette fois. De la nourriture normale. Donc il n’y aura pas besoin de manger des nuggets au poulet. Depuis cette époque, j’ai vu beaucoup de choses et beaucoup appris. Plus on devient vieux, plus on doit faire de sacrifices. Ce n’est plus aussi facile qu’avant. Je dois m’impliquer beaucoup plus à fond dans le travail. J’ai plus d’expérience. Ça ne se voit pas mais je suis plus vieux. (Rire.) Donc oui, j’ai changé. Un Usain différent mais un Usain amélioré. »
Sa forme du moment
« J’aurais aimé courir plus avant les championnats. Mais je me suis bien entraîné, tout s’est mis en place et mon coach est heureux. Et quand mon coach est heureux, je sais que je suis prêt. (Rire.) Comme d’habitude, j’ai beaucoup travaillé les départs. C’est toujours mon problème. On a réglé des détails. J’ai fait ma dernière séance de départs hier (mercredi) et mon coach était souriant. Félicitations à moi-même. (Rire.) Je suis content d’en être où j’en suis et il ne me reste qu’à aller exécuter tout ça. Je ne me fais du souci sur rien. Mon coach m’a emmené au point où je dois être. A chaque fois que je me blesse, les gens se demandent si je vais pouvoir revenir ou si je vais être battu. Mais ce ne sont que des gros titres. C’est facile à écrire. Je ne m’inquiète pas de ce que les médias écrivent. J’ai juste à travailler et à faire ce que j’ai à faire. Je suis à mon meilleur. »
Son duel avec Justin Gatlin, ancien dopé meilleur performeur mondial de l’année sur 100 m
« Les règles existent et elles existent pour une raison. Si elles disent que vous pouvez être suspendu puis revenir dans le sport, je ne peux rien faire contre ça. Cette personne pourra s’aligner et je vais devoir être en compétition contre elle. Personnellement, je reste dans les règles et c’est tout ce que je peux faire. Je ne dois pas m’inquiéter sur les problèmes que cela peut poser. Au final, je dois courir et ma concentration reste sur ce que j’ai à faire. La compétition reste la compétition. On en revient toujours à celui qui arrive dans la meilleure forme et qui exécute sa course le mieux. Je vais prendre du rythme au fil des tours. Je pense que je vais devoir courir vite le premier 50 pour bien mettre en place ma vitesse. Mais je vais bien m’en sortir. Je ne suis pas inquiet. »
Chevalier de la croisade contre le dopage ?
« Je ne cours que pour moi-même. Certains disent que j’ai besoin de gagner pour le bien du sport. Mais beaucoup d’autres athlètes sont clean et l’ont été tout au long de leur carrière. Ça ne tient pas qu’à moi et je ne peux pas tout faire tout seul. C’est la responsabilité de tous les athlètes. Tout le monde doit aider à montrer que ce sport peut aller loin sans recourir à la tricherie du dopage. Chacun a sa propre opinion. J’essaie simplement de faire ce qui est juste, de jouer dans les règles de l’IAAF et de tout le monde. On connaît tous les règles, à nous de les respecter. »
Les révélations sur le dopage avant les Mondiaux
« Ces deux dernières semaines, on n’entend parler que de dopage. C’est au centre de la scène et la majorité des questions tournent autour. C’est triste qu’on ne parle pas plus de la compétition avant des Mondiaux. C’est triste, oui, mais je ne peux rien y faire. C’est vous qui écrivez à ce sujet. J’ai entendu que certains voulaient rendre public leur passeport sanguin. Je ne savais même pas que j’en avais un. Je pensais que c’était l’IAAF qui avait mon passeport sanguin et que c’était à eux de décider de le publier ou non. Je n’ai pas de problème avec ça car je ne connais pas trop ce sujet. Je fais ce que les règles demandent. »
Sa barbe bien garnie
« On me demande souvent si j’ai des superstitions et j’ai remarqué quelque chose. Pour les JO, je suis toujours bien rasé. Mais pour les Mondiaux, j’ai toujours une barbe et des plus longs cheveux. Au bout d’un moment, c’est devenu mon truc. Je ne me rase pas vraiment pour les Mondiaux. Mais l’an prochain, pour les JO, ce sera plus court. »