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Mondiaux d’athlé: Lavillenie a rendez-vous avec l’histoire

Renaud Lavillenie lors des qualifications des Mondiaux de Pékin

Renaud Lavillenie lors des qualifications des Mondiaux de Pékin - AFP

En bronze en 2009 et 2011, en argent en 2013, Renaud Lavillenie va tenter de remporter ce lundi à Pékin (à partir de 13h05) le premier titre mondial en plein air de sa carrière. Le seul titre qui manque à l’immense palmarès du champion olympique et recordman du monde. Le Français va-t-il répondre présent au rendez-vous ?

Sur son étagère à médailles, il ne manque que celle-là. Un seul et unique trou au milieu d’un palmarès dingue. Champion olympique avec en prime le record des Jeux. Recordman du monde (6,16 mètres). Trois fois champion d’Europe en plein air et trois fois en salle. Champion du monde indoor. Cinq fois vainqueur de la Diamond League, série en cours. Depuis cinq ans, Renaud Lavillenie domine la perche comme peu ont maîtrisé leur art dans l’histoire. Mais il reste un manque. Le titre de champion du monde en plein air. Le Français n’a jamais pu accrocher ce sacre planétaire. La faute à cette discipline si imprévisible, où un petit grain de sable peut enrayer une mécanique pourtant bien huilée.

En 2009, à Berlin, pour ses premiers Mondiaux, Renaud prend une médaille de bronze pleine d’espoir pour l’avenir. En 2011, à Daegu, ses mauvais choix lui offrent encore le bronze. En 2013, à Moscou, une piste d’élan trop courte l’empêche de mettre en action ses habituelles vingt foulées. Médaille d’argent derrière l’Allemand Raphael Holzdeppe et sa course d’élan en seize foulées. « Il n’y a pas de superstition, juge l’intéressé. C’est juste du sport. Si j’étais capable de tout gagner tout le temps et partout, les gens pourraient se poser des questions. » Mais à Pékin, en 2015, pas question de breloque de consolation. Un seul objectif : l’or. « Je n’ai pas l’impression d’avoir une pression particulière par rapport à d’habitude, nuance-t-il. J’essaye juste de tirer les enseignements de toutes mes précédentes compétitions pour essayer de trouver la meilleure façon pour y arriver. »

« On est là pour gagner »

Encore en tête des bilans mondiaux avec ses 6,05 mètres franchis fin mai à Eugene (Etats-Unis), Lavillenie a toutes les cartes en mains pour s’imposer en finale planétaire, ce lundi à 13h05 heure française, malgré son coup de moins bien du début d’été (deux défaites au Stade de France puis à Lausanne). A 28 ans (29 le 18 septembre), le garçon doit saisir cette nouvelle opportunité mondiale. Mais comme chat échaudé craint l’eau froide, Renaud préfère rester prudent. « Je me sens meilleur que les années précédentes, plus en forme, plus fort techniquement avec la perche, confirme le Français. Tant que tout le monde n’a pas dit son dernier mot, tout peut arriver. »

Avec 16 qualifiés en finale, celui qui a pris l’habitude de débuter ses concours plus haut que la concurrence va surtout devoir gérer l’attente avant son entrée en action. « Il va y avoir une influence mais ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, j’ai l’habitude », nuance Lavillenie. Le plus grand talent désormais conjugué à une belle expérience. Enfin la formule gagnante aux Mondiaux ? Même le destin semble répondre de façon favorable. Alors qu’il a dû disputer les qualifications sur… seize foulées, l’emplacement du sautoir sera changé pour la finale et Renaud pourra donner toute sa puissance. « La piste est bonne et les conditions plutôt bonnes, estime-t-il. Les Chinois ne sont pas des fous de l’applaudissement mais on s’en fout. On n’est pas là pour se faire applaudir. On est là pour gagner. » Histoire de combler enfin le dernier trou sur l’étagère.

Alexandre Herbinet avec F.-X.C. à Pékin