Kevin Mayer roi du décathlon: ces Français qui ont battu des records du monde en athlétisme

Kevin Mayer a écrit une superbe page de l’histoire de l'athlétisme ce dimanche, lors du Décastar de Talence. Une grande part de son histoire, aussi, en allant chercher le record du monde (9126) du décathlon d’Ashton Eaton et en dépassant le total de points établi par l’Américain le 9 août 2015 lors des Mondiaux de Pékin (9045). Mais le beau blond n’est pas le seul Français à avoir renversé le monde au sein de l’athlétisme tricolore. D’autres s’étaient signalé avant lui. Parfois de façon durable, parfois moins.
C’est notamment le cas de Roger Bambuck. Le Guadeloupéen a livré en 1968 un 100m d’exception à Sacramento, avec un chrono de 10 secondes tout pile, avant que Jim Hines ne fasse mieux, l’Américain signant 9,9 secondes deux heures plus tard. Il faut se tourner vers la perche pour voir le plus de records du monde côté français et ce, bien avant celui établi en salle par Renaud Lavillenie le 15 février 2014 à Donetsk avec un saut à 6,16m, rayant de la carte son idole, l’Ukrainien Sergeï Bubka.
La perche, un vivier de records
Le premier à avoir tutoyé les étoiles n’est autre que Fernand Gonder. Celui qui était surnommé le casse-cou et usait à l’époque d’une perche en bambou, a établi deux records du monde en deux ans au saut à la perche, au début du 20e siècle: le 23 juin 1904 (3,69 m) et le 9 août 1905 (3,74 m). Il a bien failli en obtenir un troisième, à 4 mètres, mais il ne fut pas homologué, faute de présence d’officiels lors de son exploit.
Philippe Houvion, à la perche toujours, s’est aussi signalé en 1980, améliorant de deux centimètres le record du monde établi quelques semaines plus tôt à peine, à Colombes, par Thierry Vigneron, le 17 juillet à Paris (5,77 m). C’est alors que commence un chassé-croisé pour la 1ère marque mondiale dans cette discipline… entre Français. Pierre Quinon signe un nouveau record du monde à Cologne (5,82 mètres), avant que Vigneron ne l’efface des tablettes une semaine plus tard à Rome (5,83 m). Ce dernier aura en tout détenu cinq records du monde dans sa carrière.
Tamgho, Lavillenie, Diniz toujours en piste…et maintenant Mayer
Retour à la piste. Nous sommes le 22 février 1987, à Liévin, jour choisi par le Martiniquais Bruno Marie-Rose, ancien président de la Fédération française d’athlétisme, pour établir le record du monde du 200 m en salle. Ce dernier aura les honneurs d’un autre record, en équipe, cette fois, avec le 4x100 m lors des championnats d’Europe de Split en 1990, avec Max Morinière, Daniel Sangouma et Jean-Charles Trouabal (37’’79).
Piste toujours. On retrouve le triple sauteur Teddy Tamgho, qui a signé trois records du monde : le 14 mars 2010 à Doha (17,90 m), le 20 février 2011 à Aubière (17,91 m) et le 6 mars 2011, lors des championnats d’Europe à Paris, avec un saut à 17,92 mètres. Record toujours en cours. Même chose pour Renaud Lavillenie donc mais aussi Yohann Diniz, qui détient toujours le record du 50 km marche (3h32’33) réalisé à Zurich, le 15 août 2014, lors des championnats d’Europe et celui du 50 000 m marche (3h35’27), établi à Reims le 12 mars 2011.
Le marcheur, triple champion d’Europe et champion du monde, avait aussi dans sa besace le record du 20 km marche pendant… une semaine (1h17’02) à Arles en mars 2015. Enfin, on n’oublie pas dans cette liste le record du monde de l’heptathlon de Christian Plaziat, le 29 février 1992, à Gênes, venant lui-même améliorer son record… du 2 février 1992, à Nogent-sur-Oise. Mais ce dernier n’a pas tenu… Celui de Mayer (9126), avec ses 81 points d’avance sur l’ancien d’Ashton Eaton, devrait tenir un long moment.