Mondiaux d’athlétisme: Fraser-Pryce dans la légende, Bosse tombe de haut

Fraser-Pryce dans l'histoire du sprint
Personne ne l’avait jamais fait. Ni chez les hommes, ni chez les femmes. Shelly-Ann Fraser-Pryce est entrée dans l’histoire de l’athlétisme ce dimanche à Doha. La sprinteuse jamaïcaine a remporté son quatrième titre mondial consécutif sur 100m. Une grande première. La star de 32 ans n’a laissé aucune chance à ses rivales. A l’issue d’une course totalement maîtrisée, elle s’est imposée en 10’’71, devant la Britannique Dina Asher-Smith (10’’83) et l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou (10’’90). De quoi laisser un peu plus son empreinte dans la légende.
Et étoffer encore son immense palmarès. Avec huit titre mondiaux, deux médailles d’or olympique et quatre sacres en Ligue de diamant, Fraser-Pryce se place comme l’une des plus grandes sprinteuses de tous les temps. Peut-être la plus grande (c’est à débattre), même si l’Américaine Allyson Felix conserve un CV plus fourni (six titres olympiques, douze mondiaux, quatre Ligue de diamant). Une consécration pour celle qui avait mis sa carrière en pause durant plus d’un an, en 2017, pour donner naissance à son fils. C’est d’ailleurs en le portant dans ses bras que Fraser-Pryce a célébré son triomphe sur la piste qatarie.
Bosse passe complètement à côté
Il était champion du monde en titre. Et il ne disputera même pas la finale. Forcément, c’est une grosse claque pour Pierre-Ambroise Bosse. Après avoir ébloui la planète il y a deux ans à Londres, le Français est passé au travers sur le tartan de Doha. En lice dans la troisième demi-finale de la soirée, le coureur de 27 ans n’a jamais su se mettre en rythme. Coincé dans le trafic une bonne partie de la course, il a même dû passer par le troisième couloir pour trouver un peu d’espace au milieu de la mêlée.
Des efforts superflus qu’il a payé très cher dans dernière la ligne droite, où il a totalement explosé. A bout de souffle, le Nantais échouera carrément à la dernière place, en 1’47’’60. Loin de son statut et de ses ambitions. "Dans cette dernière ligne droite, j’étais un peu mort, a-t-il confié après la course. J’étais troisième en l’entamant et je me suis dit qu’il ne fallait pas que je fasse quatrième. Mais j’ai vu que je n’arrivais pas à revenir sur les deux premiers. Je n’ai pas été assez lucide pour comprendre qu’on était trop lents et qu’il fallait viser les deux premières places. Mais je sors la tête haute. J’ai hâte de repartir parce que je suis surmotivé. Je me suis vraiment fait balader comme un cadet. C’est peut-être le regret que je vais avoir."
Taylor confirme sa domination
Comme Shelly-Ann Fraser-Pryce, lui aussi plane sur sa discipline. Et lui aussi a raflé un quatrième sacre mondial d’affilée dans la chaleur de Doha. Largement au-dessus de ses adversaires, Christian Taylor a remporté le concours du triple saut avec une marque à 17,92m. L’Américain a devancé son compatriote Will Claye (17,74m) et le Burkinabé Hugues Fabrice Zango (17,66m). Le protégé de Teddy Tamgho, qui s’entraîne depuis plusieurs années en France, possède désormais un palmarès monumental.
En plus de ses quatre titres mondiaux, l’athlète de 27 ans compte deux médailles d’or olympiques et sept sacres en Ligue de diamant. Il ne lui manque plus que le record du monde, établi par Jonathan Edwards en 1995 à Göteborg (18,29m). Une marque mythique qu’il espère bien battre d’ici la fin de sa carrière. Pour se motiver, Taylor a d’ailleurs imprimé "18,30m" sur les semelles de ses chaussures et le bracelet de sa montre. Pour bien garder son objectif en tête.