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Mondiaux d'athlétisme: le gros coup de gueule de Diniz sur la chaleur à Doha

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Champion du monde en titre du 50 km marche, Yohann Diniz n’est pas sûr à 100% de pouvoir défendre sa médaille d’or samedi soir, l’épreuve étant menacée par les fortes chaleurs à Doha, théâtre des Mondiaux d’athlétisme. Des conditions difficiles qui ont provoqué la colère de l’athlète français ce vendredi matin.

Les championnats du monde d’athlétisme n’ont pas encore débuté que la polémique enfle déjà. Décalées à la fin du mois de septembre en raison des fortes chaleurs au Qatar, certaines épreuves des Mondiaux de Doha sont pourtant menacées en raison des conditions climatiques. C’est le cas du 50 km marche, programmé samedi à 22h (heure française).

Une incertitude qui met hors de lui le champion du monde en titre, Yohann Diniz. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue ce vendredi à la veille de la course (qui devrait très probablement avoir lieu), le Français, "énervé" et "dépité", a poussé un énorme coup de gueule sur l'organisation de la compétition.

"Un peu la sensation qu’on va passer pour des cobayes"

"Dans le stade, il fait bon, mais pour les athlètes 'hors stade', on n’est pas considéré, souffle-t-il. Les autres vont s’amuser parce qu’ils vont courir dans un stade climatisé. Nous, on nous colle dans la fournaise, la nuit... Moi, j’arrive en grande forme mais il y a des choses qui m’interpellent. J’ai un peu la sensation qu’on va passer pour des cobayes. L’IAAF (la Fédération internationale d'athlétisme) nous propose de prendre des gélules pour voir comment notre organisme réagit en vue des Tokyo 2020 (où se dérouleront les JO)." Et l’athlète de 41 ans de conclure, amer: "Je regrette d’être là à Doha."

Les inquiétudes du médecin des Bleus

Les Mondiaux 2019 d'athlétisme débutent ce vendredi dans un stade à ciel ouvert... climatisé. Pour lutter contre la température ambiante (les températures oscillent entre 35 et 40°C la journée), le Qatar a installé un gigantesque système de refroidissement de l'air dans l'enceinte. "Il fait 24-25°C qu’on soit dans le stade ou la salle d’échauffement, la chaleur ne sera pas un problème", estime Gilles Garcia, patron du demi-fond à la DTN.

Pourtant, si les conditions sont acceptables pour les athlètes en lice au Khalifa International Stadium, elles le sont moins pour ceux qui devront courir en extérieur comme Yohann Diniz. Des doutes confirmés par le médecin en chef de l’équipe de France. "On n’est pas très inquiets pour les athlètes qui vont être en lice dans le stade lui-même, par contre pour ceux qui vont être en extérieur, les complications liées au climat, à la chaleur et à l’humidité vont rendre les compétitions beaucoup plus pénibles que d’ordinaire, observe Jean-Michel Serra. Le gros problème est lié à l’humidité plus qu’à la chaleur. On arrive à s’acclimater quand c’est une chaleur assez sèche, en revanche lorsqu’il y a une humidité importante, le corps n’arrive plus à sortir suffisamment de sueur pour évacuer sa propre chaleur. Le système du corps humain est comme un moteur thermique, avec 20% de production d’énergie, et 80% d’évacuation par la transpiration. Mais si on n’arrive plus à évacuer cet excès de chaleur, automatiquement la température interne monte, le système cardio-vasculaire s’emballe et ensuite on peut faire des malaises, voire des accidents plus sérieux. Peut-être pas pour nos athlètes qui ont un système cardio-vasculaire solide, mais pour des personnes moins entraînées…"

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AB avec AT à Doha