Mondiaux para-athlétisme: l’équipe de France à la conquête de son public

Avec plus de 100.000 personnes attendues sur l’ensemble de la compétition, ces championnats du monde pourraient constituer un nouveau record après les Jeux Paralympiques de Londres en 2012. Ce samedi après-midi, alors que le thermomètre parisien titillait les 35 degrés, ce n’est qu’une moitié du stade Charléty qui s’est remplie afin d’assister à la cérémonie d’ouverture. "Je suis venu pour la musique, pour la fête reconnait Stéphane, ayant emmené avec lui femme et enfants pour écouter DJ Feder, l’artiste ayant lancé et clôturé la cérémonie. Je pars en vacances demain donc non, je n’irai pas voir les épreuves."
"On peut être impressionné"
D’autres sont piqués de curiosité. Camilo et Wendie arrivent de Bourg-la-Reine. "On est là pour la découverte, pour voir comment ça se passe. On a été attiré par la publicité sur les métros et les RER, on pense qu’on peut être impressionné." Même son de cloche pour Limamou. A 14 ans, il est impatient de découvrir les courses en fauteuil. "Je me dis que ça doit être épuisant". Il pense pouvoir trouver de nouvelles coqueluches à un an des Jeux Paralympiques. "S’il y a, dans l’équipe de France, un athlète très compétitif, j’aimerais bien le suivre l’année prochaine, même si je ne sais pas encore qui c’est. Comme ça, j’aurais vu comment il a fait pour arriver jusqu’aux Jeux, comment il s’est entraîné dur."
C’est également le souhait de la Présidente du Comité Paralympique et sportif français, Marie-Amélie Le Fur. "C’est incroyable pour cette équipe de France de jouer deux années de suite à domicile avec un public qui va être conquis, derrière eux et qui va les supporter", s’enthousiasme l’ex-sauteuse en longueur, nonuple médaillée paralympique. "Quand ce public reviendra aux Jeux Paralympiques, ils pourront avoir suivi tout au long de l’année le parcours de nos athlètes et auront appris à les connaître."
Les Bleus font le show pendant la cérémonie, les Ukrainiens à l’applaudimètre
Ce samedi, le public a au moins pu poser un premier regard sur les athlètes français et mesurer leur énergie. Après un discours de Guislaine Westelyck, la Présidente de la Fédération Française Handisport, celui de Pierre Rabadan, l’adjoint au sport de la mairie de Paris et le souhait évoqué d’Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, de "faire tomber un à un les préjugés", les athlètes sont entrés en piste pour un tour d’honneur. Parmi les 106 délégations précédant les Français, les dix Ukrainiens ont reçu des applaudissements plus nourris que les autres.
C’est en bout de file que s’est présentée la France, Trésor Makunda et Nantenin Keïta, les co-capitaines, en tête, cette dernière enchaînant les pas de danse. "On voulait faire un beau spectacle pour ceux devant leur écran et ceux dans le stade", sourit la sprinteuse, suivie de son homologue. "C’était un lancement extraordinaire, on a mis le feu. Maintenant que le spectacle commence", savoure le médaillé de bronze sur 400m à Tokyo. "On veut que le public français soit avec nous, emmenés dans nos performances et nos exploits. On voulait montrer toute l'énergie qu'on va donner sur cette semaine de compétition. Beaucoup de champions auraient voulu disputer des championnats chez eux. Il faut l'utiliser comme un moteur."
Aller chercher des quotas
Et ne pas subir la pression: "au contraire c’est une chance." A domicile et à un an des Jeux, les Bleus voudront assurément se distinguer. Les quatre premiers de chaque épreuve et catégorie ouvriront un quota à leur fédération pour les Jeux 2024. "L’objectif sera no limit, assure Guy Ontanon, le manager des Bleus. Il y a l’idée de décrocher le maximum de quotas mais aussi les plus beaux métaux. Il faut une équipe très représentative l’an prochain à Paris."
Mais avant les Jeux Paralympiques et le Stade de France, ces championnats du monde occupent bien tous les esprits français. "Ils ne sont pas focus sur 2024 mais vivent l’instant présent. Ils ont montré sur cette cérémonie le plaisir qui les anime d’être ici à Paris." Les hostilités débuteront ce dimanche et un premier quota pourrait être décroché dès 9h04 lorsque Delya Boulaghlem, première représentante tricolore, s’élancera en saut en longueur.