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F1: "C’est humiliant", Roy dénonce le traitement de Leclerc chez Ferrari

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Charles Leclerc a encore vécu un Grand Prix difficile le week-end dernier en Hongrie. Plombé par les mauvais choix de Ferrari, le Monégasque a terminé à une décevante 6e place. De quoi agacer notre consultant Jean-Luc Roy, qui craint que le lien de confiance soit rompu entre le pilote de 24 ans et l’équipe dirigée par Mattia Binotto.

Un fiasco de plus. Ferrari a encore commis des erreurs grossières lors du Grand Prix de Hongrie, dimanche près de Budapest. Et comme souvent cette saison, Charles Leclerc en a fait les frais. Parti en troisième position sur la grille, le pilote monégasque a finalement échoué à la sixième place, plombé par les choix défaillants de son écurie. La Scuderia lui a notamment fait chausser des pneus durs peu après la mi-course, avant de le rappeler une troisième fois au stand pour remettre des tendres. De quoi permettre à Max Verstappen de lui ravir la victoire et de s’envoler au championnat du monde (80 points d’avance).

"Je pense que c’est un manque de confiance et c’est limite humiliant, dénonce notre consultant Jean-Luc Roy. Quand on a signé un pilote du talent de Charles, pour une longue durée, au minimum, on l’écoute et on lui fait confiance. Surtout que le rôle du pilote, c’est de piloter, pas forcément de réfléchir quand il est au volant. Normalement, il y a des stratèges qui sont là pour réfléchir à sa place et lui donner les bonnes indications. Le problème c’est qu’avec ces erreurs répétées, je crains que Charles n’ait plus confiance en son équipe. Il ne peut pas le dire publiquement parce que quand on est un pilote Ferrari, on se tait. Dans les contrats, il y a des clauses qui stipulent que les pilotes n’ont pas le droit de critiquer de manière trop méchante leur écurie."

"Je crois que Binotto a atteint son niveau d’incompétence"

A force d’enchaîner les déconvenues, Leclerc semble atteint psychologiquement. Après un début de saison plein de promesses, il est aujourd’hui loin du Graal. "Malheureusement, il est en perte de confiance, observe Jean-Luc Roy. La pression s’ajoutant à la pression, le temps passant, l’écart est maintenant de 80 points avec Verstappen. Et je crains que Charles ait d’ores et déjà compris qu’il ne sera pas champion du monde en 2022, alors qu’il avait la meilleure voiture."

"Mattia Binotto, qui est le patron de la Scuderia Ferrari depuis quelques années, est un charmant garçon. C’est un excellent ingénieur, un type qui a fait une très belle carrière chez Ferrari. Mais là, je crois qu’il a atteint son niveau d’incompétence, poursuit notre expert en sports mécaniques. Ce n’est pas un patron de team. Lorsque Charles est arrivé aux côtés de Sebastian Vettel chez Ferrari (en 2019), il était déjà plus rapide que lui mais on n’a pas priorisé un pilote plutôt qu’un autre. C’est pourtant comme ça qu’on gagne des championnats. Malheureusement, je crains qu’il y ait des erreurs répétées."

"Binotto est responsable de ces échecs multiples"

"Mattia Binotto est le patron, c’est lui le responsable du dispositif et de ces échecs multiples. Il y a des gens de grande qualité dans le staff. Peut-être ne sont-ils pas dans un environnement qui leur donne la confiance et la lucidité nécessaires. La Formule 1, c’est de la vitesse avant tout et notamment de la vitesse de décision, de compréhension d’une situation et de réactivité. Toutes ces cases ne sont pas cochées par Ferrari." L’écurie italienne a désormais un mois pour redresser la barre avant le prochain Grand Prix, prévu le 28 août en Belgique, sur le circuit de Spa-Francorchamps.

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport