F1: comment Leclerc a changé de statut... et presque doublé Vettel chez Ferrari

Malgré la pression, malgré la tristesse liée au décès de son ami Anthoine Hubert en F2, il n'a pas craqué: le week-end passé, sur le circuit de Spa-Francorchamps (Belgique), Charles Leclerc a remporté la première victoire de sa carrière en Formule 1.
Le Monégasque, parti en pole, est devenu ainsi le plus jeune pilote (21 ans et 237 jours) à lever les bras au volant d’une monoplace rouge de la Scuderia Ferrari, et le troisième plus jeune vainqueur dans la discipline reine du sport automobile, derrière Max Verstappen (18 ans et 228 jours) et Sebastian Vettel (21 ans et 73 jours), mais devant Fernando Alonso (22 ans et 26 jours). Une performance de taille, qui n'a laissé personne indifférent...
"Ce sera un grand champion"
Si Charles Leclerc n’a pas (encore?) dépassé Vettel dans le cœur des Italiens, le jeune pilote a clairement changé de statut. Lors de l’événement organisé en début de semaine par Ferrari sur la piazza del Duomo, à Milan, le numéro 16 a pu mesurer sa côte de popularité grandissante.
En effet, alors que le pilote n'est présent en F1 que depuis une saison et demie, il y avait énormément de drapeaux et de photos à son effigie. Et tout autant de fans. "J’adore Charles Leclerc, lance Lapo Elkann, membre de la famille Agnelli (Fiat). En tant que constructeur italien, j’ai cru en lui avant qu’il vienne chez Ferrari, puisqu’il avait déjà l’étiquette italienne chez Alfa Romeo. J’ai toujours cru en Charles comme je crois en son frère. Charles est quelqu’un d’incroyable, professionnellement mais aussi humainement. Il a un grand talent, un grand cœur, c’est une personne humble, déterminée, passionnée, et c’est quelqu’un qui va faire la différence. C’est un champion, et je suis convaincu que ce sera un grand champion."
Bientôt le numéro 1 chez Ferrari?
En réalité, ce changement de statut a été amorcé un peu avant le Grand Prix de Belgique. Leclerc avait ainsi été en position de gagner à Bahreïn, en Autriche, alors que son partenaire Vettel n'avait eu qu'une opportunité, au Canada. Le week-end dernier, le pilote allemand, théoriquement numéro 1 dans la hiérarchie, a clairement joué le rôle d’équipier, de protecteur, pour que Charles Leclerc puisse aller conquérir sa première victoire, et par extension débloquer le compteur de la Scuderia Ferrari cette saison.
Aussi, Ferrari surfe sur la vague du jeunisme: pour la petite anecdote, la casquette de Charles Leclerc est aujourd'hui vendue cinq euros de plus que celle de Sebastian Vettel. Et surtout, il n’y en a plus une de disponible autour de Monza... Désormais, on voit en Leclerc un pilote capable de porter la Scuderia Ferrari. En peu de temps, le Monégasque a donc réussi à conquérir le cœur des Italiens. Il faut dire que Leclerc parle leur langue, et a fait sa carrière dans des écuries de kart italiennes, puis en F2 chez Prema.
Et si jamais il devient le 11e pilote Ferrari à s‘imposer à Monza, il pourrait bien fondre sur Vettel en terme de popularité. L'Allemand est pourtant quadruple champion du monde, il a décidé de quitter Red Bull pour Ferrari, et a remis les Rouges sur la voie du succès. Mais en deux semaines, tout pourrait être bouleversé.