F1: "Je ne me mets pas de pression", assure le néophyte Charles Leclerc

Charles Leclerc - AFP
Dans quelques jours, vous entamerez la première saison de votre carrière en Formule 1. En tant que rookie, quelles sont vos ambitions ?
Donner le meilleur de moi-même, tout simplement. J’ai beaucoup de travail à effectuer sur la piste mais aussi en dehors. J’essaie d’apprendre le plus rapidement possible le fonctionnement de la voiture et toutes les procédures pour être prêt lors de la première course (Grand Prix d’Australie le 25 mars). J’espère pouvoir marquer mes premiers points en fin de saison. On va tout faire pour être capable de se battre pour la dixième place.
Vous évoluez chez Alfa Romeo Sauber, une écurie dirigée par Frédéric Vasseur, que vous connaissez bien pour avoir déjà été sous ses ordres. Est-ce que cela vous aide pour vous acclimater à ce nouveau monde ?
C’est certain, c’est plus facile. On a remporté le championnat GP3 ensemble il y a deux ans (en 2016 avec ART Grand Prix). On sait comment se parler, on est très directs donc ça facilite pas mal de choses. Mais bon, ça ne change pas le travail que je dois effectuer, même si c’est top de le retrouver en Formule 1.
Vous avez remporté le championnat de GP3 en 2016, puis ensuite celui de F2 en 2017. Qu’est-ce qui change entre les formules de promotion et la discipline reine du sport automobile ?
Tout, absolument tout. Que ce soit la GP3 ou la F2, on s’y habitue assez rapidement. Mais la Formule 1, c’est un cran au-dessus. Il y a 48 000 boutons à changer avant de faire un départ.... J’exagère bien sûr ! Mais il y a vraiment beaucoup de choses à assimiler sur le volant, beaucoup plus de personnes dans l’écurie. Les voitures ont plus d’appui aérodynamique donc la vitesse dans les courbes est énorme. La puissance des moteurs hybrides est incroyable. D’autant plus qu’on n’a pas l’habitude de travailler avec ce type de blocs propulseurs dans les catégories inférieures. Donc oui, il y a une grande différence à tous les niveaux.
Après avoir remporté deux titres en deux ans, vous êtes extrêmement attendu. Ressentez-vous davantage de pression à l’approche de l’ouverture de la saison ?
Non, pas du tout, je ne me mets pas de pression. J’ai toujours vu les choses de la façon suivante : si je fais le maximum sur la piste et en dehors, je pense que les résultats viendront naturellement. Je dois juste me concentrer sur le travail que j’ai à faire.
Le contrat de Kimi Raikkonen arrive à échéance en fin de saison et il pourrait ne pas être renouvelé. En tant que pilote Ferrari, on peut imaginer que vous l’avez dans un coin de votre tête ce baquet ?
Honnêtement, non. Ferrari, c’est tellement un rêve, tellement grand que pour l’instant, je n’arrive pas à l’imaginer. Je n’arrive pas à voir ça comme une réalité. Je vais déjà me concentrer sur la saison 2018, qui est hyper importante pour moi. C’est ma première et il va falloir que je fasse mes preuves. Bien sûr, j’ai des liens très étroits avec Ferrari, ils m’observent puisque je suis un de leurs pilotes. Mais je ne pense pas encore à 2019.
La nouveauté de l’année, c’est le halo. De nombreux pilotes se sont exprimés dessus. Quel est votre avis à propos de cette structure qui permet de protéger la tête des pilotes ?
Esthétiquement, je trouve ça horrible. Après, j’imagine que la FIA (Fédération Internationale de l'Automobile) a eu ses raisons pour l’instaurer. Ils disposent de bien plus de données que moi de l’extérieur. Ça ne nous gênera pas pour le départ, parce qu’on ne regarde pas tellement vers le haut pour voir les feux. Mais certains pilotes se sont plaints lorsqu’il pleuvait. J’ai entendu Daniel Ricciardo dire qu’avec la pluie, l’eau était ramenée sur la visière, ce qui nuisait à la visibilité. Et ça risque d’être un peu compliqué dans ces conditions.
Vous étiez très proche de Jules Bianchi. S’il n’avait pas eu son accident à Suzuka, il aurait vraisemblablement poursuivi sa carrière chez Sauber. Vous qui commencez votre carrière dans l’écurie suisse, avez-vous l’impression de poursuivre son œuvre ?
Poursuivre, pas vraiment. Mais j’essaierai de le rappeler le plus souvent possible à tous les gens qui regardent la Formule 1. Jules faisait partie de ma famille. Je suis toujours très proche de Philippe (le père de Jules) et de toute leur famille. J’essaierai de faire le mieux possible pour Jules et aussi pour mon papa (Hervé, le père de Charles Leclerc, est décédé le 20 juin 2017).