F1: la famille d’un condamné à mort saoudien demande l'aide d'Hamilton

"Il y a des changements à faire". En décembre dernier, Lewis Hamilton appelait l’Arabie Saoudite à respecter les droits humains sur leur sol. Un message ayant eu une grande portée vu l’aura du septuple champion du monde de Formule 1. Connu pour souvent prendre position sur ces sujets, le pilote de Mercedes s’apprête à faire son retour sur le territoire saoudien, à l’occasion du Grand Prix de Jeddah ce dimanche (à 19h).
Cette semaine, le Britannique a été interpellé par une famille via une lettre relayée par The Guardian. Dans celle-ci, il est demandé à Hamilton de prendre la parole sur le sort de leur fils Abdullah al-Howaiti, condamné à mort pour le vol d’une bijouterie ayant conduit à la mort d’un policier: "Nos cris pour la justice n’ont pas été entendus. Peut-être que si vous prononcez son nom, ceux qui décident de son sort écouteront. Allez-vous élever votre voix pour sauver Abdullah ?"
Le média anglais précise que Abdullah subit de nombreuses tortures depuis son incarcération. À l’instar de la lettre d’un prisonnier au Bahreïn où ce dernier remerciait Hamilton pour son engagement, les proches d’Abdullah espèrent l’aide du pilote: "Que ce soit dans des conversations privées avec les autorités ou en public alors que vous êtes ici en Arabie Saoudite pour courir, nous pensons que cela peut faire la différence."
Les patrons de F1 interpellés
Avant le Grand Prix à Bahreïn, le directeur de l’Institut bahreïni pour les droits de la démocratie s’était interrogé sur la décision des dirigeants de la Formule 1, de signer un nouveau contrat allant jusqu’en 2026. Tout en négligeant les manquements aux droits humains dans ce même pays.
Cette fois-ci, c’est l’ONG Reprieve qui accuse la F1 de minimiser les actes commis sur le sol saoudien: "En participant à des courses en Arabie Saoudite, la Formule 1 dit effectivement qu’il est acceptable d’exécuter des personnes pour avoir pris part à des manifestations en faveur de la démocratie."
Tout en relevant un deux poids deux mesures concernant la décision de ne plus organiser de Grand Prix à Sotchi (Russie), en raison de la guerre entre les Ukrainiens et les Russes: "La F1 a montré qu’elle était capable de prendre des mesures décisives pour protéger les droits de l’homme lorsqu’elle a abandonné le GP de Russie en quelques heures. Le fait qu’elle n’ait pas réagi à la crise des exécutions en Arabie Saoudite est un double standard honteux."
Présent devant la presse ce vendredi, Hamilton a réagi à cette lettre qui lui a été envoyée par la famille d'Abdullah: "J'ai entendu dire qu'une lettre m'a été envoyée par un jeune de 14 ans qui est dans le couloir de la mort. 14! Tu ne sais pas ce que tu fais dans la vie."
Le Britannique affirme aussi être prêt à parler avec les autorités, afin d'aider à améliorer les droits de l'homme en Arabie Saoudite: "Je suis toujours ouvert à une discussion pour en apprendre davantage (...) En 2022, c'est facile de faire des changements."