F1: la folle histoire de Prost sur un déjeuner avec Senna, qui ne voulait pas être son ami

Rivaux dans le paddock et puis coéquipiers chez McLaren pendant deux ans, Alain Prost et Ayrton Senna ont écrit l'histoire de la Formule 1 avec une fabuleuse lutte pour le titre mondial pendant plusieurs années. En marge d'une série documentaire sur sa carrière pour la chaîne Canal+, Alain Prost a rappelé l'immense respect qu'il avait pour le pilote brésilien. Mais surtout, le Français s'est confié sur leur relation si particulière.
"C’est une de mes photos préférées d’Ayrton et moi, prise certainement un peu au dépourvu, comme ça", a glissé le quadruple champion du monde au moment de commenter une photo de lui et de Senna en train de discuter. "On était toujours un peu dans l’échange sur les réglages de la voiture et de ce qui pouvait aussi être un petit peu amélioré. Il ne parlait jamais d’autre chose, il ne parlait que de voiture."
"En étant ami, il pouvait se rendre plus faible"
Véritables légendes des sports mécaniques, Alain Prost et Ayrton Senna ont bataillé l'un contre l'autre pour la première place du classement pendant plusieurs années avant la retraite du Français fin 1993 et le tragique décès du Brésilien à Imola en mai 1994. Rivaux et concurrents malgré un respect mutuel, ils n'ont jamais pu devenir amis. Alain Prost s'en est expliqué au détour d'une jolie anecdote.
"On est au salon de Genève, ensemble pour Honda. Je lui dis: 'on aura un peu de temps, viens, je t’invite à la maison et viens déjeuner'. Il me répond que c’est ok. On déjeune et pas grand-chose", a ainsi raconté le Français désormais âgé de 69 ans. "Je lui dis de venir se promener un peu avec moi dans le jardin et il me répond qu’il est un peu fatigué puis se met dans le canapé. Et il dort. Ma compagne me dit qu’il n’est quand même pas très poli. Je réponds qu’il a peut-être un décalage horaire et que je ne sais pas."
Avant de poursuivre sur le moment où il a compris les raisons de ce comportement étrange: "Ensuite on est rentrés au salon mais on ne s’était presque pas parlé. Je vois Claude Sage qui était le patron de Honda Suisse et je lui dis qu’on était allé déjeuner avec Ayrton Senna. Il me répond qu’Ayrton lui a dit. Il me dit: 'je sais pourquoi (il s'est comporté comme ça), ne t’inquiète pas. Il m’en a parlé et m’a dit qu’il ne voulait pas devenir ami avec Alain'. Il ne fallait surtout pas qu’il soit ami parce qu’en étant ami, il pouvait se rendre plus faible."