F1: Verstappen champion du monde après une folle bataille avec Hamilton

Réaliser l’impensable. Entrer dans une nouvelle dimension. Au bout d’une saison et surtout d’une dernière course totalement folle. A jamais dans l’histoire. A 24 ans, Max Verstappen a réussi un exploit monumental - et le mot est faible - en remportant ce dimanche le Grand Prix d’Abu Dhabi et son premier titre mondial. Oui, le Néerlandais est champion du monde de Formule 1. Il lui faudra sans doute un peu de temps pour réaliser. Car à quatre tours de l’arrivée, la victoire semblait promise à Lewis Hamilton. Mais Verstappen l'a dévoré dans les ultimes virages. Un dénouement dingue.
Un suspense incroyable
"C'est incroyable ! Ce dernier tour est incroyable, a répété le héros du jour sur Canal+. C'est insensé. Merci à mon équipe. J'ai adoré travailler avec tout le monde depuis 2016. J'ai eu un peu de chance pour moi. Merci à Sergio Perez. Je veux passer toute ma vie avec mon équipe. Notre objectif c'était de remporter le championnat et on l'a fait !"
>> Revivez le GP d'Abu Dhabi totalement fou
Rappelons d’abord les faits. Avant ce 22e et ultime GP, le protégé de Red Bull se trouvait à égalité de points avec le Britannique : 369,5 chacun. Le septuple champion du monde avait pour lui la dynamique avec trois succès lors des trois dernières manches. Mais Verstappen avait un autre avantage : ses neuf succès en GP cette année contre huit pour Hamilton, et sa pole position décrochée sur le circuit de Yas Marina.
Dans la lignée d’une saison folle, le départ s’est révélé brûlant avec un contact musclé entre les deux rivaux dès le premier tour. Parti en pole position, Verstappen a raté son entame et Hamilton l'a mangé. Mais la réponse du Néerlandais a été immédiate. Avec l'aspiration, il a plongé à l'intérieur du virage 5 pour reprendre la tête. Les deux voitures se sont touchées, et Hamilton est alors sorti au large, avant de revenir en piste devant Verstappen après avoir mangé la chicane. Une manœuvre bien sûr jugée irrégulière par Verstappen. Pas pour la FIA, qui n’a même pas ouvert d’enquête. Hamilton en a profité pour prendre ses distances, se débarrasser d’un Sergio Pérez longtemps accrocheur au terme d’une formidable passe d’armes, avant de creuser l’écart. Mais il était écrit que ce GP n’allait pas se terminer si facilement. Il fallait ajouter une dose d’irrationnel pour coller à la réalité d’une saison exceptionnelle.
Hamilton crucifié au bout du suspense
Et Verstappen a tout tenté. Jusqu’au bout. Le destin a choisi de s'en mêler puisqu’un événement a tout changé. A cinq tours de l'arrivée, après le crash de Nicholas Latifi et l'apparition de la voiture de sécurité, Verstappen a eu la bonne idée de rentrer aux stands pour chausser des tendres. De quoi rendre fou Hamilton. Après une réflexion qui a paru interminable, la FIA a demandé à la voiture de sécurité de s’effacer. Oui, on a alors compris que le championnat allait se jouer sur un seul et dernier tour. Verstappen s’est collé dans les roues d’un Hamilton plus que jamais sous pression. Une pression qui a fini par le submerger. Avec culot, audace et talent, Verstappen est parvenu à passer à l’intérieur dans le virage 5 et à débouler en tête de la course. Avant de résister au pressing et au DRS d’Hamilton dans la ligne droite opposée. Verstappen s’est chargé de garder l’intérieur pour partir seul et franchir la ligne en tête.
Un final d’anthologie. Après en avoir longtemps rêvé, Verstappen, ce surdoué du volant, est donc champion du monde de Formule 1. Car oui, il faut le répéter encore et encore pour s’en persuader. Pour Hamilton, la frustration est forcément immense. Lui qui voulait dépasser Michael Schumacher et devenir le pilote le plus titré de l’histoire reste bloqué à sept couronnes mondiales. Seul lot de consolation pour Mercedes : le titre des constructeurs obtenu devant Red Bull. Ça ne suffira pas à digérer cette immense frustration.
Ovationné par le public, Hamilton a montré toute sa classe : "Félicitations à Max et à son équipe. Ils ont fait un travail incroyable cette année, a-t-il commenté seulement quelques minutes après cette désillusion historique. Je suis fier de mon équipe. Je suis chanceux d'être dans cette équipe. Je me suis bien senti ces derniers mois et je souhaite de bonnes fêtes de fin d'année à tout le monde malgré la pandémie."