GP de Grande-Bretagne: Sainz explique la stratégie de Ferrari et sa décision de passer devant Leclerc

Moins de 48 heures après un Grand Prix d'exception à Silverstone, la pression n'est pas vraiment retombée du côté de Ferrari. Car l'écurie italienne connaît en son sein des émotions contrastées, partagée entre la joie de voir son pilote Carlos Sainz remporter la première course de sa carrière en F1, et la colère légitime de Charles Leclerc, agacé par la stratégie de son équipe qui l'a vue terminer au pied du podium (4e).
Leclerc agacé, Sainz vainqueur: sentiments contrastés chez Ferrari
Le patron de la Scuderia, Mattia Binotto, a expliqué à Sky Italia les dessous de la décision de ne pas faire rentrer aux stands le Monégasque, alors qu'une safety car entrait en piste et que Leclerc était en tête malgré des pneus usés. "Sans la safety car, il aurait certainement gagné. Il était devant avec une bonne avance (...) Il n’y avait pas le temps. Carlos aurait perdu plus de places. Donc nous avons choisi d’arrêter Carlos car Charles avait des pneus plus frais, il aurait gardé la tête et aurait protégé son équipier, au moins au début. On espérait que les pneus softs de nos concurrents s’useraient plus vite."
Ferrari a donc eu peur de perdre gros en effectuant un double arrêt, et a vu Sainz "désobéir" aux consignes de son écurie. Car après son changement de pneus, Binotto lui aurait demandé de donner plus de marge à Leclerc en tête en tentant de ralentir ses poursuivants. Une consigne rejetée par l'Espagnol lors de la course. "S'il vous plaît, ne demandez pas ça. S'il vous plait, s'il vous plait, arrêtez d'inventer, arrêtez d'inventer. Je suis aussi sous pression", expliquait-il dans son casque.
Après le Grand Prix, Binotto a reconnu que Sainz avait fait de son mieux pour l'équipe et que la consigne aurait été compliquée à appliquer: "Il n'y avait probablement aucun moyen pour lui de donner de l'espace à Charles. Je pense qu'il a fait de son mieux pour une victoire de Ferrari ici à Silverstone".
"Parfois l'équipe peut vous dire quelque chose que vous n'approuvez pas et vous faites juste votre propre truc parce que vous y croyez vraiment"
L'Espagnol a ensuite donné sa version des faits pour justifier, notamment, son dépassement de Leclerc dès le premier tour de relance. "J'ai essayé de leur expliquer que j'avais derrière moi probablement l'homme le plus rapide sur la piste aujourd'hui. Si je reculais de dix mètres, je pouvais perdre un peu d'aspiration. Et s'il me dépassait, Charles était également une proie facile. Donc ma décision a été de prendre la tête dès que possible, parce que je savais que j'allais prendre la tête avant le virage 6, avec l'adhérence que j'avais avec les tendres, et à partir de là essayer de ne pas affecter sa course en prenant la tête. J'ai demandé à l'équipe: 'Laissez-moi faire, je vais gérer ça aussi proprement que possible'. (...) Parfois il y a le ressenti du pilote et parfois l'équipe peut vous dire quelque chose que vous n'approuvez pas et vous faites juste votre propre truc parce que vous y croyez vraiment. Mais j'ai une grande confiance dans l'équipe et aujourd'hui nous avons fait une très belle course, et nous nous faisons confiance dans ce genre de scénarios, comme vous l'avez vu."
Carlos Sainz talonne désormais son coéquipier de 11 petits points au classement des pilotes. Une nouvelle occasion de briller pour les deux hommes se présente dès dimanchen à 15 heures, pour le GP d'Autriche sur le circuit de Spielberg.