GP de Russie: Mercedes s'explique après avoir obligé Bottas à laisser passer Hamilton

L’image est clairement celle de ce Grand Prix de Russie. On est dans le 25e tour, lorsque Valtteri Bottas, parti en pole-position ce dimanche, se voit signifier par le stand Mercedes la consigne suivante: laisser passer son coéquipier, Lewis Hamilton. Ce que le Finlandais a fait, sans sourciller, mais avec un peu de rancœur quand même, lui qui espérait plutôt que son équipe le laisserait remporter sa première victoire de la saison.
"Je pouvais m'y attendre (à cette consigne, ndlr). Parce que Lewis se bat pour le championnat des pilotes et moi non, a confié Bottas à l’issue de la course. L'ordre dans lequel nous avons terminé, par rapport à nos positions de départ, ne fait aucune différence pour les points des constructeurs. Du point de vue de l'équipe, le résultat d'aujourd'hui est idéal. Peut-être pas pour moi mais pour l'équipe, oui !"
"Mon coeur de sportif dit non à cette décision. Ma raison oui"
Pourtant, l’histoire aurait pu mieux se terminer pour Bottas, qui a payé en réalité une erreur stratégique de l’équipe Mercedes. "Nous avons fait rentrer Lewis au stand avec un tour de retard et j'en assume la responsabilité, a avancé le patron de l’équipe, Toto Wolff. J'étais en discussion au moment où il fallait l'appeler et j'ai laissé passer la bonne fenêtre. L'objectif à ce moment-là était de préserver sa deuxième place et non de sacrifier Valtteri. Avec ce tour de retard, Lewis est ressorti derrière Sebastian Vettel et, en se bagarrant pour le doubler, il a cloqué ses pneus. On prenait un risque en le laissant sous la menace de Vettel avec des gommes endommagées. On a donc décidé de changer les positions. C'était le choix le plus rationnel."
"Mon coeur de sportif, comme le vôtre, dit non à cette décision. Ma raison oui, a encore insisté Toto Wolff. A cinq courses de la fin, on ne pouvait pas se permettre de rendre la position de leader à Valtteri. Il y avait sept points en jeu. En compter 43 ou 50 d'avance, ce n'est pas la même chose. Imaginez que Lewis fasse zéro au Japon (dimanche prochain, ndlr). D'un coup, l'écart deviendrait bien plus difficile à gérer. Nous devons privilégier la course au titre."
Une décision qui n’a pas choqué Sebastian Vettel, indirectement concerné par elle, lui qui vise la remontada face à Hamilton. "En me mettant à leur place, le choix était évident, donc je pense que toutes ces questions ne sont pas forcément justifiées", a jugé le pilote Ferrari. Reste à savoir si Bottas se pliera une nouvelle fois aussi docilement si d’aventure, une nouvelle consigne de ce genre devait se répéter.