Grand Prix de France: le directeur répond aux inquiétudes sur une possible suppression de la course

Le paddock prend ses marques dans le Var avant le Grand Prix de France. Les pilotes débutent vendredi - sans Lewis Hamilton - le premier de leurs trois jours dans le Sud. Si la course promet d'être excitante, avec en point de mire un nouvel affrontement entre les Red Bull et les Ferrari, celle-ci vit peut-être paradoxalement ses dernières heures.
Calendrier étendu, alternance des courses européennes... plusieurs solutions envisagées pour garder le Grand Prix de France
En effet, le contrat entre le Grand Prix de France et la F1 n'a pour le moment pas été renouvelé et prendra fin en 2022. Si des négociations existent concernant une prolongation de celui-ci jusqu'en 2027, elles sont pour autant loin d'aboutir. Interrogé par l'AFP sur le pourcentage de chance de garder la course en France l'année prochaine, le directeur du GP Eric Boullier a - un peu - botté en touche. "Le président de la FOM (détenteur des droits commerciaux de la F1), Stefano Domenicali, a clairement dit que la France méritait d'être présente. La FOM travaille aussi sur l'expansion de son calendrier, du nombre de Grands Prix, et donc sur plusieurs solutions".
L'alternance entre plusieurs Grands Prix européens est notamment évoquée et fait partie des scénarios plausibles pour maintenir une course dans l'Hexagone. "A partir du moment où la volonté est des deux côtés de vouloir garder un Grand Prix en France, tant mieux, qu'il soit tous les deux ans, tous les trois ans, tous les cinq ans ou tous les ans, on verra. On doit s'inscrire dans la possibilité future qu'il y ait peut-être 30 Grands Prix pour 25 dates. On n'est pas mort, on discute".
Culture française de la course automobile contre réalité financière
Outre ces solutions envisagées, Eric Boullier confirme faire le nécessaire pour respecter un cahier des charges précis édicté par la F1 (plan de mobilité, animations, certification écologique...) et vante également les mérites de la course tricolore. "Nous sommes le seul Grand Prix certifié trois étoiles environnementales par la FIA. (...) La France a une grande culture de la course automobile et de la F1, on a deux pilotes sur la grille qui ont gagné chacun un Grand Prix, on a un constructeur, Renault, qui est motoriste, une équipe avec Alpine".
Reste l'épineuse question financière. Dopée par la série Netflix ("Drive To Survive"), la discipline connaît un véritable essor depuis plus de deux ans. Dès lors, la logique commerciale entre en jeu et conduit de plus en plus de villes et de pays à se positionner pour accueillir une course, faisant logiquement monter les prix. Selon la presse spécialisée, le GP de France paie environ 20 millions d'euros annuels à la F1, bien loin des 50 millions d'euros évoqués pour l'Arabie Saoudite.
"Je ne peux pas confirmer ces chiffres, ce sont des accords confidentiels", explique Eric Boullier. "Il y a un prix de plateau, un droit que vous achetez pour pouvoir organiser un Grand Prix. Il y a différents modèles de revenus, suivant que vous êtes un GP européen ou non-européen (...) La réalité c'est que la F1 veut grandir. C'est un miroir médiatique extrêmement important, avec des retombées extrêmement importantes. Donc il faut s'adapter au cahier des charges."