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Ogier : ''Je ne me lasse pas de gagner''

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Triples champions du monde en titre, Sébastien Ogier et son copilote Julien Ingrassia ont entamé la saison 2016 de WRC en fanfare ce week-end avec leur quatrième victoire (la troisième consécutive) à Monte-Carlo. Invité de Direct Laporte sur RMC, le pilote Volkswagen évoque cette domination qui en agace certains. Surtout après celle d’un autre Français, Sébastien Loeb.

Sébastien, quel est votre sentiment après cette nouvelle victoire au Monte-Carlo ?

La saison est partie idéalement. On est sur une série assez fantastique avec les trois titres enchaînés ces dernières saisons. Recommencer une nouvelle année avec une victoire, il n’y a pas mieux pour la confiance et pour l’objectif de conserver notre couronne.

On a l’impression qu’il suffit que vous vous mettiez au volant pour dominer et gagner. Est-ce tout de même un combat à chaque rallye ?

Exactement. Des fois, c’est un peu frustrant de devoir expliquer ça. On aimerait que les gens comprennent par eux-mêmes en regardant que c’est loin d’être facile et que ça demande énormément d’implication, de travail et de préparation. Après, c’est vrai que la domination française depuis maintenant 12 ans agace un petit peu, même si la nôtre est pour l’instant moins grande que celle de Sébastien Loeb et Daniel Elena. Les gens aimeraient qu’il y ait plus de suspense et de compétition. Mais moi, je ne me lasse pas de gagner et même si ça peut être frustrant et ennuyant pour certains, je ferai tout pour que cette série dure encore longtemps.

Les gens auraient surtout aimé que vous et Loeb soyez opposés plus longtemps…

Pour le sport français, ça n’aurait pas forcément été une bonne nouvelle car ça aurait partagé les victoires. Là, on les cumule donc c’est mieux. Et puis on ne refera pas l’histoire. On a dix ans et une génération d’écart. On s’est croisé au début de ma carrière et à la fin de la sienne et il y a eu quelques belles bagarres entre nous dont les fans se souviendront. Et peut-être qu’on en aura encore. Seb (Loeb, ndlr) est tellement passionné par ce sport et motivé pour relever des défis qu’il n’est pas impossible de le revoir un jour avec nous.

Les duels tirent le sport vers le haut. Là, on a l’impression que votre discipline manque de piment…

En regardant de loin à quoi ressemblent nos courses, ou si on ne regarde que les résultats, c’est un peu répétitif. Mais si on regarde chaque rallye de plus près, il y a souvent des bagarres intenses où il faut vraiment tout donner pour y arriver. En tout cas, de mon côté, je ne me lasse pas.

Vous admiriez Ayrton Senna dans votre jeunesse. Vos relations avec Loeb, c’était comme Prost-Senna ?

Je ne sais pas si on peut comparer ça… Il y a eu une époque où il y a eu quelques tensions mais c’est bien loin derrière maintenant, à l’image de Prost et Senna qui s’étaient réconciliés aussi par la suite. Aujourd’hui, mes relations avec Seb sont bonnes même si c’est vrai qu’on se côtoie aussi beaucoup moins.

Avez-vous aussi envie de courir le Dakar un jour ?

Honnêtement, pas tout de suite. Pour l’instant, je suis bien où je suis. Le côté aventure m’attire moins. Quelque part, je suis encore trop jeune pour ça. Sans être méchant, c’est un peu le sport des retraités. (Rires.) La performance est là quand même mais c’est un sport différent. J’aime repousser les limites en rallye et on verra plus tard si je trouve la motivation d’aller aussi faire le Dakar.