Fournier: "J’ai toujours rêvé d’être champion d’Europe avec les Bleus"

Evan Fournier - AFP
Evan Fournier, vous avez fini meilleur marqueur parmi les Français de NBA mais vous ne disputez pas les playoffs. Ça doit être une vraie déception…
Oui, c’était vraiment une saison galère. Je disais au début qu’on avait un bon effectif, un bon coach, mais je disais aussi que ce n’était pas évident d’avoir sept nouveaux joueurs dans une équipe plus un nouveau coach. On recommençait à zéro. Malheureusement, ça n’a pas pris. On n’a jamais réussi à trouver notre rythme.
Faudra-t-il tout reconstruire ou attendre l’alchimie la saison prochaine ?
Franchement, là, c’est un peu le bordel (rires). Notre general-manager s’est fait virer (Rob Hennigan). Je ne sais pas comment ça va se passer. Je pense qu’il va encore y avoir beaucoup de changements.
Vos stats, en revanche, ne cessent de progresser au fil des saisons…
Ce n’est pas une surprise. Je travaille beaucoup. Ça paye. C’est dommage que ça ne soit pas le cas au niveau collectif car ces performances ne servent à rien. Je fais ce que j’ai à faire.
Durant vos vacances dans le désert, vous avez décidé de revenir en équipe de France pour disputer l’Euro 2017...
Je n’en ai pas parlé durant la saison car le sujet est assez sensible. Il me fallait du temps pour y réfléchir et j’étais concentré sur ma saison avec le Magic. Je m’étais dit que j’allais y penser durant ma semaine de vacances. J’en ai beaucoup parlé avec ma femme. J’aime trop ça. Point final. Ce serait vraiment dommage de me sanctionner parce que j’ai été très déçu l’année dernière (il n’a pas été retenu pour le JO de Rio, ndlr). Dans le fond, je suis toujours en colère mais ce serait me punir moi-même.
Comme Tony Parker, vous êtes attaché aux Bleus depuis tout jeune…
Je côtoie l’équipe de France depuis l’âge de 15 ans. J’ai toujours rêvé d’être champion d’Europe, de participer aux Jeux… Ça me tient à cœur depuis de nombreuses années. J’ai 24 ans. J’ai déjà raté les Jeux l’année dernière, il n’y a rien l’année prochaine… Il fallait que je vienne.
De quoi avez-vous parlé avec le sélectionneur Vincent Collet ?
Vincent a tout de suite voulu parler de ce qui s’est passé l’été dernier. Je lui ai dit que je n’avais pas envie d’en parler, que c’était le passé, que ça ne servait à rien d’en parler. Je l’appelais juste pour lui annoncer que je revenais.
Vous ne vouliez pas vous expliquer sur les JO ?
J’aurais eu les même explications que dans la presse. En vacances, j’ai été coupé du monde, de mon portable… Etre près de la nature m’a apaisé. Je n’ai plus du tout de rancœur. Je n’oublie pas, mais je ne plus énervé. Je suis prêt à avancer.
Avec les retraites internationales de Tony Parker, Florent Pietrus, Mike Gelabale, l’arrivée d’une nouvelle génération et l’absence de Nicolas Batum, il y a une place de leader à prendre…
Le leadership n’est pas quelque chose qu’on donne. Ce n’est pas un titre. Ça se gagne sur le terrain. Je vais être moi-même. On verra où ça va me mener.
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