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"Le groupe le plus homogène des 25 dernières années": quelles ambitions pour les Bleus à l’EuroBasket 2025?

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Sans plusieurs de ses stars (Victor Wembanyama, Rudy Gobert, Evan Fournier), l’équipe de France débute l’EuroBasket 2025 ce jeudi 28 août face à la Belgique (17h). Malgré un effectif totalement remanié par rapport à la finale des JO 2024, les hommes de Frédéric Fauthoux ne comptent pas jouer les faire-valoir.

Ceux qui se souviennent de la finale des JO 2024 vont certainement être un peu déboussolés devant leur télévision pour l’entrée en lice des Bleus à l’EuroBasket 2025, ce jeudi (17h) face à la Belgique à Katowice (Pologne). Des 12 médaillés d’argent il y a un an à Paris, seuls trois (Guerschon Yabusele, Isaïa Cordinier, Bilal Coulibaly) sont sur la ligne de départ du tournoi continental.

On savait déjà que l’ivresse de ce fol été olympique allait déboucher sur une sérieuse gueule de bois, avec les retraites internationales de tauliers (Nicolas Batum, Nando De Colo) et la fin de l’ère Vincent Collet, à la tête de la sélection depuis 15 ans. Mais son successeur, Frédéric Fauthoux, ne s'attendait sans doute pas à avoir de tels maux de tête supplémentaires.

"Je crois en la force collective de l'équipe"

Au début de l’été, les annonces de forfait sont venues doucher les fans de basket français. Tout juste remis de sa thrombose veineuse à l’épaule droite, Victor Wembanyama a décidé de faire une croix sur cet Euro pour se focaliser sur son grand retour sur les parquets NBA. Alors qu’il n’avait jusqu’ici manqué qu’une grande compétition avec les Bleus, Rudy Gobert a lui aussi décidé de faire l’impasse, tout comme Evan Fournier, gêné à une cheville, et Mathias Lessort, qui a besoin de temps pour se remettre de son effroyable blessure à la jambe. Le sort se sera même acharné sur les Bleus jusqu’à la fin de la préparation avec le forfait de Matthew Strazel juste avant de s’envoler pour la Pologne.

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Derrière l'armade serbe, emmenée par Nikola Jokic, les vice-champions olympiques en titre font pourtant partie de la meute de prétendants à une médaille. "Rien que quand on parle de Victor Wembanyama qui est l’un des meilleurs joueurs du monde, il peut vous faire gagner un match à lui tout seul. Après, on a une chance unique en France, c’est d’avoir un gros réservoir et il nous reste énormément de monde. Je crois en la force collective de l’équipe", a tenu à rassurer Frédéric Fauthoux au micro de RMC, fin juillet. "Quand on a des absents comme ça, c’est sûr qu’on a moins de marge que s’ils avaient été là. Par contre, ça ne veut pas dire qu’on ne va pas avoir une équipe compétitive", a insisté le nouveau boss des Bleus.

Le programme des Bleus à l'EuroBasket 2025

Phase de groupes à Katowice (Pologne)

  • 28 août : France-Belgique (17h)
  • 30 août : France-Slovénie (17h) 
  • 31 août : France-Israël (17h)
  • 2 septembre : France-Pologne (20h30)
  • 4 septembre : France-Islande (14h)

Phase finale à Riga (Lettonie)

  • 6-7 septembre : huitièmes de finale
  • 9-10 septembre : quarts de finale
  • 12 septembre : demi-finales
  • 14 septembre : match pour la troisième place et finale

Preuve de la richesse du vivier français, Fauthoux et son staff ont réussi à construire un effectif séduisant, essentiellement composé de joueurs NBA (Guerschon Yabusele, Zaccharie Risache, Alexandre Sarr, Bilal Coulibaly) ou de joueurs référencés en Euroligue. Avant le forfait de Strazel, les Bleus avaient même le luxe de se passer de Nadir Hifi, tout juste élu "Rising Star" de l’Euroligue. Du côté des "NBAers", l’absence de Wembanyama ferait presque oublier que la France, avec Risacher et Sarr, compte tout de même les deux premiers choix de la draft 2024 dans ses rangs.

"On est vraiment sur un groupe qui est très homogène, de mémoire le groupe le plus homogène que j'ai eu la chance de côtoyer sur ses 25 dernières années", résume Boris Diaw, capitaine des Bleus lors de leur unique sacre à l’Euro (en 2013) devenu manager de la sélection.

Les 12 Bleus retenus pour l’EuroBasket 2025

  • Sylvain Francisco (27 ans - Žalgiris Kaunas, Lituanie/Euroligue)
  • Théo Maledon (24 ans - Real Madrid, Espagne/Euroligue)
  • Nadir Hifi (22 ans -Paris Basketball, France/Euroligue)
  • Élie Okobo (27 ans- Monaco, France/Euroligue)
  • Bilal Coulibaly (20 ans – Washington Wizards, NBA)
  • Isaïa Cordinier (28 ans – Anadolu Efes, Turquie/Euroligue)
  • Zaccharie Risacher (19 ans – Atlanta Hawks (NBA)
  • Timothé Luwawu-Cabarrot (30 ans – Baskonia Vitoria, Espagne/Euroligue)
  • Guerschon Yabusele (29 ans – New York Knicks, NBA)
  • Jaylen Hoard (26 ans – Maccabi Tel Aviv, Israël/EuroLeague)
  • Alexandre Sarr (19 ans – Washington Wizards, NBA)
  • Mouhammadou Jaiteh (30 ans – AS Monaco, France/Euroleague)

La plus jeune équipe de l'Euro

Avec 25,5 ans de moyenne d'âge, la France affiche le plus jeune effectif de la compétition et il faut remonter 15 ans en arrière pour retrouver une équipe de France aussi jeune sur une compétition internationale. Mais les Tricolores espèrent compenser par le collectif. "On a l'impression qu'on se comprend. Quand on est sur le terrain, on a la même motivation, la même ambition. On a l'impression de tous aller dans la même direction et je pense que ça peut vraiment être notre force", salue Guerschon Yabusele, le nouveau capitaine des Bleus.

Médaillé d’argent aux JO 2021, aux JO 2024 et à l’Euro 2022, le "Dancing Bear" entend bien conjurer le mauvais sort. "Moi, je n'ai pas envie d'être deuxième, ça fait déjà beaucoup de fois que je fais deuxième. Là, j'aimerais avoir la médaille d'or. J'espère que les gens se souviendront de nous encore plus si on a la médaille. On va là bas avec toutes nos ambitions, on essaye de tout donner. Mais je pense qu'on a l'équipe - le groupe plutôt - pour faire quelque chose."

Si cela ne signifie évidemment pas grand-chose par rapport à l’intensité de la compétition, mais la préparation, ponctuée par cinq victoires en cinq matchs, dont des succès de prestige contre l’Espagne (deux fois) et la Grèce de Giannis Antetokounmpo, a en tout cas permis à Frédéric Fauthoux et ses hommes de faire le plein de confiance. "L'humilité n'empêche pas l'ambition. Nos joueurs sont ambitieux, ils ont l'ambition d'aller le plus loin possible. Pour atteindre la lune, il faut parfois viser les étoiles", philosophe Boris Diaw. Et la Belgique, ce jeudi, se présente comme une première rampe de lancement.

Felix Gabory, à Katowice (Pologne)