Eurobasket: les clés de la finale France-Espagne

Ce dimanche à Berlin, l'équipe de France de basket a rendez-vous avec son histoire. Finalistes de l'Eurobasket face à l'Espagne (20h30), son meilleur ennemi, les coéquipiers d'Evan Fournier ont la possibilité d'aller chercher un deuxième titre dans leur histoire après l'Euro remporté en 2013. Pour y arriver, les joueurs de Vincent Collet devront gérer de nombreux facteurs.
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• Enfin aller chercher l'or
Troisième de la Coupe du monde en 2019, après avoir notamment battus les États-Unis dans un quart de finale de légende, les Bleus ont échoué en finale olympique lors des Jeux olympiques 2020 face à ces mêmes Américains. Deux breloques décrochées donc lors des deux dernières compétitions internationales, et la France peut aller chercher la plus belle médaille lors de sa quatrième finale européenne. Les deux premières ont laissé un sentiment amer pour les Tricolores, notamment celle de 2011, où les Espagnols avaient fait taire les ambitions de la bande à Tony Parker (98-85).
• Gérer la rivalité avec l'Espagne
Véritable classique dans les années des frères Gasol, Parker et Diaw, la rivalité entre les Français et les Espagnols s'est essoufflée et concerne moins la génération des Fournier et Gobert. "Dans notre groupe, la rivalité grandissante est plutôt avec les Slovènes. Ça a commencé en 2017, maintenant on est deux nations qui se jouent à chaque fois et qui vont s'affronter pendant de longues années. Pour moi, pour nous, la Slovénie, c'est une rivalité plus concrète que l'Espagne, qui parle surtout aux anciens", a avoué le capitaine des Bleus en conférence de presse.
Pour Nicolas Batum, le contexte a changé. "Ils n’ont pas connu ce que nous on a connu, a expliqué le joueur des Clippers dans les Grandes Gueules du Sport sur RMC. Les trois-quarts des joueurs n’ont pas souffert et vécu que nous avons connu face à eux. En face, ce ne sont pas non plus les mêmes joueurs."
• Les leaders ont un esprit de revanche
Présents face aux Espagnols en 2015 lors de la défaite en demi-finale de l'Euro (80-75), Rudy Gobert et Evan Fournier devront guider leur équipe pour faire face au collectif espagnol et gérer les temps faibles. Pour Nicolas Batum, "l'équipe de France est favorite et la tendance s'est inversée" par rapport aux années précédentes. D'autant que les deux joueurs de NBA sont parfaitement aidés, notamment par Guershon Yabusele, Thomas Heurtel ou encore Terry Tarpey.
Le premier, auteur de 22 points face à la Pologne en demi-finale, est "le joueur le plus régulier depuis le début du tournoi" selon Vincent Collet (15 points par match, meilleur marqueur des Bleus). Véritable artilleur à trois points (52% de réussite), il s'impose comme un candidat crédible au titre de MVP.
Inconnu du grand public il y a quelques semaines, Terry Tarpey est devenu l'un des chouchous des suiveurs des Bleus. Basketteur de l'ombre, le capitaine du Mans et capable de prendre des rebonds, distribuer le jeu et défendre dur sur l'homme. "Quand on a débuté le camp il y a six semaines, je ne savais pas moi-même qu’il serait à ce point important. Je l’ai découvert en même temps que vous", soulignait le sélectionneur il y a quelques jours.
• Attention à la nouvelle génération espagnole
Championne du monde en 2019, l'Espagne a connu un grand chamboule-tout dans son effectif. "Il n’y a pas les frères Gasol, Navarro, Lull, Rodriguez… Il manque quasiment tout le monde ! Ils sont champions du monde en titre mais quasiment tous les joueurs qui ont donné le titre mondial en 2019 ne sont pas là", rappelle Nicolas Batum, qui estime que la Roja va jouer sur la rivalité franco-espagnole pour contrer la puissance française.
Sous l'impulsion du sélectionneur Sergio Scariolo, l'Espagne s'est appuyée sur l'efficacité des frères Hernangomez (Juancho et Willy) sous le cercle et le travail de l'ombre d'Alberto Diaz, le Terry Tarpey espagnol, pour renverser l'Allemagne chez elle en demi-finale. Cette jeunesse est encadrée par l'expérimenté Rudy Fernandez (37 ans), dernier rescapé de la génération dorée, où il occupait davantage le rôle de lieutenant des frères Gasol et de Juan Carlos Navarro.