RMC Sport

Mort de Kobe Bryant: l'hélicoptère, un marché de niche à Los Angeles

placeholder video
Le transport privé par hélicoptère à Los Angeles est un marché de niche, conçu pour permettre aux plus fortunés d'éviter un trafic routier devenu invivable dans la ville californienne. Il est particulièrement réglementé.

Kobe Bryant, sa fille Gianna et sept autres personnes sont décédées dimanche dans un accident d'hélicoptère à Los Angeles. La légende des Lakers, dont le match contre les Clippers a été reporté, était un utilisateur régulier de ce mode de transport, prisé par une poignée d'hommes d'affaires et de riches célébrités dans un Los Angeles aux routes saturées. 

Los Angeles, ville trop routière

Venice Beach, Hollywood, l'observatoire Griffith ou encore le pont Vincent Thomas, autant d'éléments caractéristiques de Los Angeles et reconnaissables au premier coup d'oeil. Mais un autre élément, bien moins positif, est inséparable de la ville californienne. Son trafic routier saturé. Des heures de bouchons bloquent quotidiennement les artères d'une ville étouffée par les voitures. 

Pour répondre à ces soucis, l'hélicoptère s'est développé comme un mode de transport pour les ultra-riches. Il permet d'aller cinq à six fois plus rapidement qu'en voiture, mais il faut pouvoir y mettre le prix. "Ce n'est pas si courant car à Los Angeles, les gens adorent quand même leur voiture, explique le pilote Philippe Lesourd à l'AFP. C'est une question de moyens aussi: une machine comme (le Sikorsky S-76 de Kobe Bryant) c'est 4.000 dollars de l'heure environ, le pilote c'est au moins 100.000 dollars de salaire par an. Ce n'est pas à la portée de n'importe qui." 

Bryant, un habitué depuis plus de dix ans

Une habitude prise en 2006, alors que Kobe Bryant cherche une solution pour cumuler son rythme d'entraînement avec sa vie de famille. "La circulation était un vrai problème, a-t-il expliqué dans une interview avec le joueur de baseball Alex Rodriguez. Je me suis a retrouvé à manquer la pièce de l'école de ma fille parce que j'étais dans le trafic. Ça n'a fait que s'accumuler. J'ai regardé les hélicoptères, et ça ne prenait que 15 minutes. C'est comme ça que ça a commencé." 

Un élément intégré à sa routine quotidienne. "Musculation le matin, emmener les enfants à l'école, s'envoler, s'entraîner, faire du travail supplémentaire, les médias, tout ce que j'ai besoin de faire, prendre le vol retour, reprendre la voiture et aller récupérer les enfants, détaillait-il. Vous savez, vous avez des déplacements et parfois vous ne voyez pas vos enfants. Alors chaque chance que j'ai de les voir et passer du temps avec eux, même si c'est 20 minutes en voiture, je les veux." Une habitude qu'il a conservé après la fin de sa carrière.

Un service de niche 

Ce service de transport privé, appelé "air taxi", est particulièrement réglementé. "Il faut déclarer les pilotes, des formations périodiques, que les pilotes suivent des programmes de dépistage de drogue, détaille Philippe Lesourd. Ça reste une minorité parce qu'il n'y a pas tant de demande que ça (...) Les gens célèbres ont quand même plus souvent des chauffeurs de voitures que des pilotes." 

La Californie est en tête des accidents d'hélicoptère aux Etats-Unis, avec 177 recensés entre 2007 et 2017 sur 1.457 (12% du total). Mais ce moyen de transport reste statistiquement plus sûr que l'avion dans le pays, avec 55 morts en 24 accidents en 2019. Les vols privés sont les plus concernés, avec 26% des accidents mortels entre 2009 et 2019 alors qu'ils ne représentent que 3% des heures de vol. 

HM avec AFP