Accusé d'avoir fait assassiner ses voisins, l'ancien coureur colombien Lucho Herrera brise le silence

Lucho Herrera sur le Tour de France 1987 - AFP
Luis Herrera a pris la parole. Au lendemain des révélations de Noticias Uno concernant les témoignages de trois ex-paramilitaires qui ont affirmé devant la justice que l'ancien cycliste colombien avait diligenté en 2002 l'assassinat de quatre de ses voisins afin de récupérer leurs terres, le principal intéressé s'est défendu, dans un communiqué transmis à la presse.
"Je n'ai jamais appartenu à des organisations criminelles et je n'ai jamais eu l'intention de nuire à qui que ce soit", écrit-il. "J'ai consacré ma vie au sport et, après ma retraite du cyclisme professionnel, à un travail honnête. Je rejette catégoriquement les accusations qui cherchent à salir mon nom et mon parcours de citoyen, de travailleur et de père de famille."
"J'ai été victime d'extorsion, de menaces et d'enlèvements"
Le Colombien, vainqueur de la Vuelta 1987 et deux fois maillot à pois du Tour de France durant sa carrière, explique qu'il a justement été la cible de malfaiteurs depuis sa retraite au début des années 1990. "Dans ma carrière d'homme d'affaires et de commerçant, j'ai été victime d'extorsion, de menaces et d'enlèvements, des situations qui ont été portées à l'attention des autorités", assure-t-il.
Les témoignages parfois sordides des ex-paramilitaires entendus par le tribunal, dont l'un a écopé de 22 ans de prison, expliquent de leur côté que Luis Herrera a désigné ses voisins comme des membres des FARC, ce qu'ils n'étaient pas, afin de les faire assassiner. Un stratagème supposé qui aurait permis ensuite à l'ancien cycliste de récupérer les terres et les propriétés desdits voisins.
"Je respecte profondément le rôle des médias et le droit des citoyens à être informés", a conclu Luis Herrera. "C'est pour cela que je serai prêt à faire des déclarations publiques lorsque je connaîtrai concrètement et précisément les accusations qui me sont attribuées par des personnes que je ne connais pas, et que je pourrai prouver ma totale innocence."
Une source du parquet a déclaré à l'AFP que des enquêteurs commenceraient cette semaine à rechercher les corps présumés. Herrera n'est toutefois pas officiellement visé par l'enquête. Le Colombien, en revanche, avait bien été kidnappé pendant plusieurs heures en 2000 par la guérilla des FARC.