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Amstel Gold Race: Madouas, Laporte, Cosnefroy... Quel Français peut s'imposer?

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Julian Alaphilippe n’est pas là mais le contingent français affiche de belles cartes sur l’Amstel Gold Race. Dans les côtes néerlandaises, dimanche, Christophe Laporte, Benoît Cosnefroy, Valentin Madouas et Anthony Turgis pourraient créer la surprise et succéder à Bernard Hinault, dernier vainqueur tricolore en 1981.

Ils ne sont pour le moment que deux exceptions. Deux Français à avoir remporté l’Amstel Gold Race: Jean Stablinski en 1966, lors de la toute première édition de la classique néerlandaise, et Bernard Hinault en 1981, une année où il avait mis l’accent sur les courses d’un jour et remporté Paris-Roubaix dix jours plus tard. Julian Alaphilippe, cinq fois dans le top 10 mais jamais sur le podium, apparaît depuis plusieurs saisons comme un successeur logique, mais ne sera pas au départ dimanche. Ce qui n’empêche pas que d’autres Français contrecarrer les plans du grandissime favori Mathieu van der Poel.

· Madouas, sur la forme du Tour des Flandres

Il y a une semaine sur les routes belges, le puncheur de la Groupama-FDJ a largement impressionné les observateurs. Il a été le seul capable de suivre Tadej Pogacar et Mathieu van der Poel dans le Koppenberg, le mont du Tour des Flandres qui affiche les plus gros pourcentages. Il a fait un bon bout de chemin avec le Slovène et le Néerlandais, avant de céder puis de revenir dans le sprint final, profitant du moment où les deux favoris se sont un peu trop regardés.

Troisième sur la ligne, Madouas a décroché le premier podium de sa carrière sur un Monument. Il connaît de manière générale un très bon printemps, 7e du très sélectif GP E3 et 11e d’A travers la Flandre. Cette semaine, il a reconnu les 90 derniers kilomètres de l’Amstel Gold Race, une course qui correspond autant aux flandriens qu’aux puncheurs, soit le profil idéal pour le Breton qui avait terminé 8e en 2019.

· Laporte, leader de substitution

Christophe Laporte vivait sa meilleure saison jusqu’à il y a une grosse semaine. Vainqueur d’une étape de Paris-Nice, son tout premier succès en World Tour, le nouveau coureur de Jumbo-Visma avait enchaîné avec un fantastique numéro sur le GP E3. Sorti du groupe des favoris avec Wout Van Aert à plus de 40 kilomètres de l’arrivée, le Français était allé au bout en aidant son leader. Une démonstration de force.

Mais sa saison a connu un tournant juste avant le Tour des Flandres, lorsque Van Aert, touché par le Covid, a dû déclarer forfait. L’équipe Jumbo-Visma s’en retrouve affaiblie et Laporte, propulsé en première ligne, ne peut plus espérer bénéficier du marquage autour de son leader pour s’en aller seul, comme il a failli le faire sur Gand-Wevelgem (2e). Reste qu’avec sa pointe de vitesse et sa puissance aperçue dans les monts ces dernières semaines, il est un candidat naturel pour l’Amstel, qu’il va disputer pour la première fois.

· Turgis, dans le creux depuis Sanremo

Il y a bientôt un mois, Anthony Turgis s’est offert un frisson en terminant deuxième de Milan-Sanremo. Impressionnant dans le Poggio, intelligent dans le final, le coureur de TotalEnergies avait faussé compagnie à Van Aert, Van der Poel, Pogacar et les autres pour aller chercher une 2e place place sur les talons de Matej Mohoric, qui avait filé dans la descente. Le premier podium de Turgis sur un Monument.

Les attentes étaient donc élevées sur les flandriennes, mais Turgis a marqué le pas. 13e du GP E3, 26e de Gand-Wevelgem, 72e d’A travers la Flandre, il a ensuite abandonné sur le Tour des Flandres après une chute. Ce n’est pas le printemps qu’il attendait mais il a une chance de se refaire, dimanche, sur un parcours qui lui convient mais qu’il s’apprête à découvrir. Le défi est de taille. Le dernier coureur à remporter l’Amstel dès sa première participation était Mathieu van der Poel.

· Cosnefroy, trois ans après sa dernière

L’Amstel n’est pas la classique ardennaise qui réussit le mieux à Benoît Cosnefroy. En deux participations, le Français n’y a connu que deux places anecdotiques (44e et 48e), en 2018 et 2019, souvent plus à l’aise sur la Flèche Wallonne (2e en 2020) ou Liège-Bastogne-Liège (18 en 2020). Mais Cosnefroy n’est plus venu sur la course néerlandaise depuis trois ans, et il a pris une autre stature, depuis.

Le puncheur d’AG2R-Citroën ne vit toutefois pas sa meilleure préparation. S’il s’est mêlé à quelques sprints sur le Circuit de la Sarthe, cette semaine, la concurrence n’était pas la plus coriace et il court encore après une victoire cette saison. Dimanche serait malgré tout une belle journée pour mettre fin à la disette.

Robin Wattraint Journaliste RMC Sport