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"Trop difficile pour les coureurs africains": pourquoi Biniam Girmay pointe du doigt le parcours des Championnats du monde 2025 au Rwanda

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À deux jours du coup d’envoi de la course en ligne des Championnats du monde de cyclisme Élite sur route au Rwanda, Biniam Girmay n’a pas caché sa frustration face à un tracé qu’il juge trop sélectif. Le sprinteur érythréen, triple vainqueur d’étape sur le Tour de France et maillot vert en 2024, estime que ce parcours empêche les coureurs africains de briller sur leurs terres.

L’événement est historique. Pour la première fois, les championnats du monde de cyclisme sur route se déroulent en Afrique, à Kigali au Rwanda. Mais pour Biniam Girmay, l’occasion risque de tourner au rendez-vous manqué. "C'est dommage, surtout que c'est la première fois que les Mondiaux ont lieu en Afrique. Or ce parcours est bien trop difficile pour les coureurs africains", a regretté le sprinteur de 25 ans ce vendredi.

Le coureur d’Intermarché-Wanty, qui s’était illustré en décrochant en 2024 le maillot vert du Tour de France, a insisté sur l’importance d’un tracé plus équilibré. "À mon avis, ce n'est pas bien. Ça aurait été mieux d'offrir plus de chance aux coureurs africains. Regardez les courses de jeunes, les résultats ne sont pas bons."

Un profil de course "parmi les plus durs de l’histoire"

Avec ses côtes raides et un dénivelé cumulé parmi les plus élevés des Mondiaux, le circuit de Kigali fait déjà parler de lui comme l’un des plus exigeants de l'histoire. Un point que confirme Girmay lui-même: "J’ai hésité à venir à cause du parcours très vallonné, considéré comme l'un des plus difficiles de l'histoire. Je ne vais jamais à Liège-Bastogne-Liège ou au Tour de Lombardie car c'est très dur. Je ne veux pas juste prendre le départ et ne pas finir la course."

Mais à titre de comparaison, les derniers championnats du monde avaient déjà mis les organismes à rude épreuve. Zurich 2024 et ses 4470m de dénivelé positif, Wollongong 2022 avec 4000m, ou encore Imola 2020 et ses 5000m. Kigali s’inscrit donc dans une lignée de tracés montagneux, loin de favoriser les sprinteurs.

Porter le maillot de l’Érythrée, malgré tout

Si ses ambitions personnelles sont forcément limitées sur un tel terrain, Biniam Girmay a tenu à répondre présent pour épauler sa sélection nationale. "L'équipe nationale m'a demandé de venir pour aider mes coéquipiers. Je l'accepte à 100%. En fin de compte, je suis toujours heureux de porter le maillot de la sélection et de représenter mon pays. Je vais faire de mon mieux."

Devenu une véritable icône du cyclisme africain depuis son succès sur Gand-Wevelgem en 2022 – une première pour le continent –, Girmay reste l’un des symboles d’une génération qui espère encore peser sur l’avenir du cyclisme mondial. Même si, à Kigali, la montagne sera trop haute.

Maxence Mullié avec AFP