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Cyclisme: le Tour Down Under fait son grand retour en ouverture du calendrier World Tour

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Epreuve inaugurale du calendrier World Tour en 2023, le Tour Down Under revient au programme après deux dernières éditions annulées à cause de l’épidémie de Covid-19. L’épreuve des garçons débute ce mardi matin à 8h30 heure française avec un prologue de 5,5 km, première des six étapes qui se dérouleront cette semaine autour d’Adélaïde dans le sud de l’Australie.

C’est un peu la rentrée des classes pour le peloton international. En guise de cartable, de jolis vélos tout neufs à étrenner toute la semaine sur les routes d’Adélaïde et de sa banlieue dans l’état d’Australie Méridionale.  

Créée en 1999, la course australienne a rapidement obtenu le statut de première grande course de l’année, étant en ouverture du calendrier World Tour, la première division du cyclisme mondial, depuis 2008. Elle est assurée à ce titre d’accueillir toutes les meilleures formations cyclistes de la planète, même si la plupart n’envoient pas leurs principaux leaders, plus occupés à préparer leurs grandes échéances lors des traditionnels stages hivernaux sur la Costa Blanca ou la Costa del Sol en Espagne.

Pour la première fois de sa carrière, Bryan Coquard, le sprinter de l’équipe française Cofidis sera lui aligné demain au départ en Australie. Arrivé il y a une dizaine de jours sur place, il a eu le temps de s’acclimater à la rigueur de l’été australien, ses longues journées ensoleillées et son mercure dépassant parfois les 35 degrés. "Je n’avais jamais couru cette épreuve mais son côté exotique m’avait toujours attiré, reconnaît le vice-champion olympique de l’Omnium en 2012. C’est aussi parce qu’en général je suis en bonne condition en début de saison, donc on s’est dit avec l’équipe que ça pouvait vraiment me convenir."

"Sans les dénigrer, les courses françaises tous les ans, c’est un peu plan-plan" 

Tout comme Bryan Coquard, Rudy Molard sera également présent au départ du prologue de ce Tour Down Under disputé en plein centre d’Adélaïde. Marc Madiot, son manager général chez Groupama FDJ, voit d’ailleurs beaucoup de positif dans l’existence de cette course aux antipodes dès le mois de janvier pour le microcosme du vélo. "Tout comme les courses du calendrier asiatique, les courses en Australie permettent de donner du travail a beaucoup de coureurs. Moi je ne suis pas pour un resserrement du calendrier, bien au contraire. Permettre aux équipes et aux staffs de vivre de leur sport et de leur passion, je trouve ça très bien, surtout dans cette période difficile." 

Sur les quelque 140 coureurs au départ, une quarantaine sont Australiens ou Neo-Zélandais. Le reste, c’est une immense majorité de cyclistes venus d’Europe, Français, Espagnols, Britanniques, Italiens, Allemands, Suisses, Danois ou encore Néerlandais. Une manière aussi pour ces derniers de faire quelques intensités dès le début de la saison sans forcément passer par des courses disputées dans une météo maussade. "Ça change du quotidien se réjouit ainsi Bryan Coquard, ça permet de casser la routine du calendrier. C’est vrai que mine de rien, avec tout le respect que j’ai pour les courses françaises, quand on fait La Marseillaise, Bessèges ou La Provence tous les ans, c’est un peu plan-plan. Ça me permet de sortir de ma zone de confort." 

Certains déclinent pour des raisons environnementales  

Du côté de certaines équipes, on s’émeut tout de même de voir qu’une course comme le Tour Down Under, rapporte autant de point pour le classement UCI (sorte d’équivalent du classement ATP ou WTA en tennis) que d’autres grandes courses à étapes bien plus réputées comme Paris-Nice, le Criterium du Dauphiné, ou encore les grands monuments tels que Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres. "C’est le seul truc que je regrette avec ce Tour Down Under, s’agace ainsi Marc Madiot. J’ai envie de demander pourquoi ça rapporte autant de points ?" Question qui mérite sans doute d’être posée vue la difficulté et la densité de la start-list globalement bien plus faibles que sur les compétitions européennes. 

Un déplacement en Australie carrément décliné par certains coureurs pour diverses raisons. La longueur du voyage, la nécessaire acclimatation et le décalage horaire en font notamment partie, surtout pour des coureurs dont les objectifs se situent un peu plus tard dans la saison, qu’il s’agisse des grandes classiques du printemps ou des victoires sur le Tour d’Italie ou le Tour de France. C’est notamment le cas de Guillaume Martin, 8e de la Grande Boucle en 2021. Mais le Normand pointe aussi et surtout dans l’immédiat des considérations plus environnementales dans son choix. "C’est un métier avec lequel je voyage beaucoup, j’ai donc une empreinte carbone importante. Si je peux du coup limiter les très longs déplacements, ne pas tous les faire, c’est bien. Clairement ça rentre aussi dans la réflexion." 

Annulé en 2021 et 2022 à cause de l’épidémie de Covid-19, le Tour Down Under reprend donc ses droits cette année. Le tenant du titre, l’Australien Richie Porte, dernier vainqueur en 2020 ne défendra pas sa couronne. Il a mis un terme à sa carrière à l’issue de la dernière saison.  

Arnaud Souque