Cyclisme: Trop de morts en course, un coureur d'Alpecin prend sa retraite à 21 ans

Les risques du cyclisme ont eu raison de ses ambitions. Sous contrat avec la réserve d'Alpecin-Deceuninck, l'Allemand Louis Kitzki a annoncé prendre sa retraite avec effet immédiat à seulement 21 ans. Le jeune talent n'a plus accroché de dossard depuis le Tour du Val d'Aoste, marqué par le décès en course de son jeune collègue italien Samuele Privitera (19 ans).
"J'ai largement refoulé ce qui s'était passé"
En juillet 2024, Louis Kitzki était déjà dans le peloton du Tour d'Autriche, touché par la mort accidentelle à 25 ans du Norvégien André Drege. "Ce n'est probablement pas la fin de carrière que j'avais imaginée... Après avoir participé à ma dernière course, le Tour du Val d'Aoste, et le décès de Samuele Privitera, j'ai décidé de mettre fin à ma carrière de cycliste professionnel", a annoncé Louis Kitzki sur son compte Instagram.
Vainqueur de la Zwift Academy, à l'issue de courses sur la plate-forme d'entraînement virtuel, Louis Kitzki s'était retrouvé au sein la réserve d'Alpecin-Deceuninck en février 2024. Le concours a notamment offert un contrat à Jay Vine par le passé. Partenaire de cette Zwift Academy, l'équipe belge accueille chaque année le vainqueur dans son équipe réserve.
L'expérience a donc été difficile pour Louis Kitzki. "Après le Tour d'Autriche de l'année dernière, où un autre coureur est décédé, j'avais déjà de sérieux doutes sur la compétition et j'étais sur le point d'abandonner", a confié l'Allemand. "Néanmoins, j'ai continué et j'ai largement refoulé ce qui s'était passé."
"Plus une course devenait chaotique, plus je m'effondrais mentalement"
En ce début de saison, Louis Kitzki avait effectué plusieurs courses en France avec l'équipe première d'Alpecin-Deceuninck. "Malheureusement, après le Tour d'Autriche, je ne suis jamais redevenu le coureur que j'étais auparavant", a admis le jeune talent. "Je me suis de plus en plus inquiété pour ma sécurité et je me suis senti de plus en plus mal à l'aise dans les courses, ce qui, à moyen terme, m'a empêché de reproduire en compétition ce que j'avais travaillé si dur à l'entraînement."
"J'avais complètement perdu le plaisir de courir, et plus une course devenait chaotique, plus je m'effondrais mentalement", a ajouté Louis Kitzki. "Malheureusement, sans l'esprit, le corps ne fonctionne que très mal. Ce qui s'est passé dans le Tour du Val d'Aoste n'a finalement fait que confirmer ma décision, et je vois à quel point je me porte bien depuis que j'ai arrêté."
"Je regrette de ne pas avoir été à la hauteur de certaines attentes en tant que cycliste professionnel et que ma collaboration avec Alpecin touche désormais à sa fin. Néanmoins, je suis certain que c'était la bonne décision d'arrêter", a conclu Louis Kitzki, qui compte encore rouler pour le plaisir.