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Guerre en Ukraine: Tchmil nie avoir pris les armes pour combattre

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Alors que Johan Museeuw, son rival devenu ami, a déclaré que le vainqueur de Paris-Roubaix en 1994 allait prendre les armes pour aller combattre en Ukraine, Andreï Tchmil pointe une “incompréhension" dans une interview accordée à L'Équipe.

Au cœur d’un incroyable imbroglio, Andreï Tchmil a tenu à rétablir la vérité. Alors que Johan Museeuw, son ancien rival devenu ami, a affirmé qu’il avait pris les armes pour aller se battre en Ukraine, le vainqueur de Paris-Roubaix et spécialiste des classiques pointe "une incompréhension" dans une interview au journal L’Équipe. Non, l’ancien coureur né en Union soviétique, qui a eu la nationalité russe, moldave et ukrainienne avant d’être naturalisé belge, n’est pas parti au combat.

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“C'est une histoire folle. J'ai eu Johan Museeuw au téléphone l'autre jour, je lui ai raconté la situation difficile dans la région et l'Ukraine est toute proche de la Moldavie où je vis. Je lui ai raconté que j'avais réussi à faire partir par la route ma femme et mon fils vers la Roumanie et que j'allais m'accrocher pour faire vivre mon usine de cycles”, détaille Tchmil dans les colonnes de L’Équipe, tout en clamant haut et fort qu’il n’a jamais fait part de la moindre envie d’aller se battre.

“Il a du mal comprendre ce que je lui ai dit en italien”

“Je n'ai jamais dit ça. Johan a du mal comprendre ce que je lui ai dit en italien, je suis quelqu'un de pacifique et je crois toujours à une solution pacifique de ce conflit. Évidemment que ça me touche personnellement car j'ai des proches, de la famille et des amis en Ukraine mais aussi en Russie. Les gens sont catastrophés qu'on en soit arrivé là. Ici en Moldavie, la vie semble arrêtée, les gens ont peur. Mais contrairement à ce que je vois passer sur les réseaux sociaux, je ne suis pas ukrainien et je ne vis pas en Ukraine. Je suis moldave et je vis à Chisinau, la capitale. La frontière ukrainienne est à 100 kilomètres d'ici. La Moldavie est un pays neutre, je sais de quoi je parle car j'ai été ministre des Sports. On n'est pas affiliés à la Russie ou à l'Union européenne, nous ne voulons pas de ce conflit chez nous, même si les combats se rapprochent.”

Le vainqueur du classement de la Coupe du monde en 1999, retraité depuis 2002 et aujourd’hui âgé de 59 ans, regrette un emballement sur sa situation. "Ces fausses informations m'annonçant partir sur le front, les armes à la main m'inquiètent beaucoup. Ça me met dans une situation délicate, je n'ai pas envie de devenir une cible alors que je n'ai jamais pris position ou annoncé que je partais en guerre. J'ai pris la décision de rester en Moldavie pour faire vivre ma fabrique de cycles et mes salariés, pas pour faire la guerre.” La mise au point est claire.

Felix Gabory Journaliste RMC Sport