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"Impensable d’arrêter le vélo maintenant": Clément Venturini combatif pour trouver une nouvelle équipe après la fin d’Arkea B&B Hôtels

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Emmanuel Hubert a annoncé ce mercredi à ses salariés la disparition de la structure professionnelle Arkéa-B&B Hotels. Environ 150 salariés sont impactés, dont une quinzaine de coureurs de l’effectif WorldTour qui n’ont pas encore trouvé où rebondir. C’est le cas de Clément Venturini, qui s’est confié à RMC Sport.

Qu’avez-vous ressenti ce mercredi matin, lorsque vous avez reçu le message de votre manager chez Arkea B&B Hôtels, Emmanuel Hubert?

Cela ne change pas grand-chose, parce que j’ai eu de grands espoirs jusqu'à début septembre et depuis moins, même plus du tout depuis début octobre. En étant réaliste, si Manu avait dû trouver (de nouveaux partenaires), cela se serait fait avant et pas au dernier moment. Donc depuis début octobre, j'étais plutôt fixé sur l’avenir de l'équipe malheureusement.

Quelle était l’ambiance ces derniers mois dans l’équipe?

L'ambiance collective, entre le staff, les coureurs, était juste incroyable parce que tout le monde a été solidaire et soudé jusqu'au bout. C'était remarquable. On aurait pu penser tout l'inverse, parfois quand on partageait des hôtels avec d'autres équipes, c’était à se demander laquelle s’arrêtait, si c'était eux ou nous. Donc là-dessus, chapeau à tout le monde et merci. A voir cette ambiance, on se dit "mais putain, c'est impensable que ça s'arrête!'

Votre manager Emmanuel Hubert a toujours été transparent avec vous?

Oui et il faut se mettre à sa place, ce n’est pas facile de communiquer, parfois il était distant mais il n'a jamais donné de faux espoirs, il a toujours été très clair: si on avait une touche, on pouvait aller avoir ailleurs, et en même temps, certains croyaient tellement en Manu qu'ils préféraient aussi jouer la fidélité, mais Manu ne les a pas forcés à faire ça, c'est juste le personnage qui a poussé à croire en lui. Malheureusement, l’issue est celle que l’on connaît. Il faut vraiment se rendre à l'évidence le 15 octobre.

Quel sentiment règne de voir cette équipe vouée à disparaître?

On a fait quatrième du classement par équipes sur le dernier Tour de France. J'ai vécu un Tour avec Kévin (Vauquelin) extraordinaire. Même si à la fin, le collectif n'était plus aussi présent sur les courses, chacun se battait pour faire le meilleur résultat, même ceux qui avaient signé, pour eux mais aussi pour l’équipe. Cette équipe avec cette forte identité, moi qui suis Lyonnais mais qui sentait battre ce cœur breton, je n’aurais jamais cru que ça allait s'arrêter.

Quelle est votre situation à court terme?

Je suis pour le moment sans contrat pour 2026, ce n'est pas une période facile à vivre. Je n'ai jamais été autant performant que ces deux dernières années, donc c’est difficile d'accepter de se retrouver dans cette situation au mois d'octobre. Si j’étais sur la fin de ma carrière, je pourrais encore me rendre à l'évidence, mais là ce n'est pas le cas donc ce n'est pas facile de finir sa dernière course de la saison (le Tour de Vendée, samedi dernier) en se disant que c'était peut-être la dernière, tout court. J'ai fini la saison très très fatigué sur le plan mental et physique, mais à l'image de ma carrière et de mon tempérament, c'est-à-dire que je ne lâche rien jusqu'au bout. J'aurais pu finir la saison en dilettante mais non, j'ai donné le maximum jusqu'au bout pour moi forcément, mais aussi pour l'équipe. J'espère que cette semaine sera décisive, les cartes ne sont plus entre mes mains. J'ai essayé de faire le maximum, malgré la situation. C'est vrai qu'en dormant un peu plus la nuit, peut-être que j'aurais été encore un peu plus performant mais c'est comme ça. Je suis dans l'attente de décisions de managers et j'ai mon agent qui travaille pour que je sois encore coureur en 2026 et 2027 parce que j’en ai l’envie.

Vous n’imaginez pas arrêter votre carrière maintenant, à 31 ans?

J'y réfléchis de plus en plus, parce que là je suis "en coupure », mais c’est peut-être une coupure à vie. Encore hier mon agent m'a dit qu’on pouvait signer aussi très tard, c'est vrai, mais vais-je accepter de passer toute cette coupure en sachant qu'il n'y aura peut-être pas de reprise pour moi derrière… Je ne sais pas, c'est la question que je me pose cette semaine. Je dois aussi attendre que la saison se termine, ce n'est pas le cas encore pour toutes les équipes, il reste encore quelques courses. Les équipes vont vouloir boucler leurs effectifs prochainement, du moins c'est ce que j'espère, même si on a vu des coureurs signés en décembre ou janvier mais ça, pour ma part, ça ne serait pas possible.ifs commencent à se finaliser partout pour l’année prochaine.

Quelle échéance vous fixez-vous pour trouver une nouvelle équipe?

J'y réfléchis de plus en plus, parce que là je suis "en coupure", mais c’est peut-être une coupure à vie. Encore hier mon agent m'a dit qu’on pouvait signer aussi très tard, c'est vrai, mais vais-je accepter de passer toute cette coupure en sachant qu'il n'y aura peut-être pas de reprise pour moi derrière… Je ne sais pas, c'est la question que je me pose cette semaine. Je dois aussi attendre que la saison se termine, ce n'est pas le cas encore pour toutes les équipes, il reste encore quelques courses. Les équipes vont vouloir boucler leurs effectifs prochainement, du moins c'est ce que j'espère, même si on a vu des coureurs signer en décembre ou janvier mais ça, pour ma part, ça ne serait pas possible.

Propos recueillis par Kevin Morand