Liège-Bastogne-Liège: le nouveau message d'un Bardet très ému après la grave chute d'Alaphilippe

Le geste de Romain Bardet a été unanimement salué. Ce dimanche, alors que le Français participait à Liège-Bastogne-Liège, il a sacrifié ses ambitions personnelles pour porter secours à Julian Alaphilippe, l'une des principales victimes de la chute survenue à plus de 60 kilomètres de l'arrivée dans la descente menant vers le Col du Rosier.
Dans un message posté ce lundi matin sur son compte Twitter, Romain Bardet précise qu'il a "encore du mal à mettre des mots sur les événements d'hier" où il a côtoyé la "détresse de ces visages et de ces corps meurtris suite à cette chute". Le récent vainqueur du Tour des Alpes "pense à Julian, mais aussi à tous ces gars lourdement touchés qui ont dû voir leur vie défiler, quand à plus de 70km/h le sifflement du peloton a fait place au chaos, au bruit du matériel qui explose et des cris humains qui surgissent."
Bardet invite le peloton à réfléchir sur sa responsabilité
S'il ne souffrait d'aucune blessure sérieuse, Romain Bardet n'est pas directement reparti. Après avoir vu Julian Alaphilippe mal en point, le leader de la DSM s'est jeté dans le fossé alors que le champion du monde ne pouvait pas bouger ni respirer. Choqué et ému, Bardet a fini la course dans la voiture de son équipe. "Je suis très touché par vos messages, mais je pense honnêtement que n'importe qui dans cette situation aurait absolument fait de même. Il n'y a pas de compétition face au péril de l'intégrité physique", explique Romain Bardet sur son geste.
Pour Julian Alaphilippe, le bilan médical est lourd avec deux côtes cassées, une fracture de l'omoplate et d'un hémopneumothorax. "Au-delà des conséquences directes, ça m'amène à réfléchir sur nos responsabilités communes pour éviter ce genre d'accident qui aurait pu être tragique, lance Bardet, au respect que nous devons nous accorder entre coureurs."
Romain Bardet précise qu'il a "tout vu" de l'incident, provoqué par Thomas Pidcock et Jérémy Cabot qui se "sont accrochés". "La responsabilité que l'on a quand nous prenons des risques pour se faire une place à l'avant du peloton peut être lourde de conséquences pour les 100 gars qui se trouvent derrière nous, avertit Romain Bardet. Je ne jette la pierre à personne, et ne détiens encore moins la vérité. Simplement, on se donne corps et âme pour un sport, une passion de la course qui peut en un éclair viré au tragique et entraver la beauté du sport."