"Des conditions extrêmes": pourquoi les organisateurs de Paris-Roubaix craignent un jeu de massacre

"Les coureurs sont un petit peu à cran". Directeur de Paris-Roubaix, Thierry Gouvenou a effectué ce mardi 2 avril, accompagné par les journalistes, la traditionnelle reconnaissance des pavés. En marge de cette journée pluvieuse, le patron de la course a abordé les craintes des cyclistes après des dernières semaines marquées par de nombreuses chutes.
Des coureurs "traumatisés"
Mercredi dernier, Wout van Aert et d'autres coureurs tombaient violemment lors d'A Travers la Flandre, actant pour le Belge son forfait pour les deux Monuments qu'il visait cette saison, le Tour des Flandres et donc Paris-Roubaix. "Les coureurs nous réclament un peu plus de sécurité", a indiqué Thierry Gouvenou, mettant par exemple en avant une demande pour la trouée d'Arenberg. Un syndicat de coureurs insiste pour avoir une chicane et ainsi diviser par deux la vitesse au début de ce secteur dangereux.
"Notre sport est en train d'évoluer et va de plus en plus vite. Je pense qu'il y a des problèmes de matériel", a estimé Gouvenou, d'accord toutefois pour instaurer cette chicane.
"Pour l'instant, on demande aux organisateurs de mettre des pansements sur ce problème mais à long terme, il va falloir réfléchir à la réglementation du matériel et peut-être aussi au comportement des coureurs."
Surnommé "L'Enfer du Nord", Paris-Roubaix est l'une des courses les plus difficiles et dangereuses de la saison. "On ne pourra pas tout faire tout le temps, sur toutes les routes et pour toutes les conditions. Mais pourquoi pas, quand on peut améliorer les choses", a ajouté Gouvenou à propos de la sécurité. "En ce moment, les coureurs sont sacrément traumatisés."
Des pavés marqués par la météo des derniers mois
L'édition masculine sera en 2024 celle avec le plus de kilomètres sur les pavés (55,7) depuis 1994. Et l'état des pavés n'incite pas forcément à l'optimisme pour les coureurs. "On voit que c'est extrêmement délicat. Il y a énormément de boue encore. On s'y attendait avec la météo de ces derniers mois et c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est sacrément glissant et piégeux. Lorsqu'on parle de la légende de Paris-Roubaix, on est en plein dedans", a encore déclaré Gouvenou.
"Si la course avait lieu aujourd'hui, ce seraient vraiment des conditions extrêmes", a encore expliqué le directeur de Paris-Roubaix. "On annonce encore deux jours de pluie et de la chaleur après. Ça va peut-être sécher un peu. Mais on ne pourra pas passer tous les secteurs pavés à la brosse à dents. Il restera des flaques d'eau et des sources vont continuer de couler."