Vuelta: "C'était effrayant", le peloton secoué par les incidents liés à des manifestations pro-Palestine

"Nous nous sentons en danger", avait écrit Simone Petilli ce mercredi matin au lendemain de sa chute provoquée par l'irruption de manifestants pro-Palestine sur la route de la Vuelta. Après la 11e étape, le sentiment toujours partagé par une grande partie du peloton du Tour d'Espagne.
Et pour cause: la présence massive de manifestants pro-palestiniens sur la ligne d'arrivée a conduit les organisateurs du Tour d'Espagne à écourter la 11e étape du Tour d'Espagne et à ne pas désigner de vainqueur mercredi à Bilbao. Ce nouvel incident intervient alors que cette 80e édition de la Vuelta est émaillée depuis son départ par des manifestations quotidiennes de militants protestant notamment contre la présence de l'équipe israélienne Israel-Premier Tech.
Vingegaard remercie les forces de l'ordre
Dynamiteur de la fin d'étape, Tom Pidcock a fait part de sa frustration de ne pas pouvoir se battre pour la gagne, tout en insistant sur sa crainte quant aux problèmes de sécurité. "Beaucoup de gens n'aiment pas parler en public, mais parfois, c'est un peu effrayant dans le peloton", a-t-il commenté. "C'est une putain de course, et nous mettre en danger ne va pas aider leur cause. Cela ne servira tout simplement pas à défendre ce contre quoi ils protestent. Chacun a le droit de manifester comme il l'entend, mais se mettre en danger n'est pas la meilleure façon d'avancer."
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L'inquiétude du Britannique a été partagée par Patxi Vila, directeur de la Red Bull-Bora Hansgrohe. Il est revenu sur le premier passage sur la ligne d'arrivée à Bilbao durant lequel des manifestants ont tenté de forcer les barrières. "C'était effrayant pour la sécurité des coureurs", a-t-il regretté. Avant d'ajouter que "les forces de l'ordre ont été exceptionnelles".
C'est ce qu'a voulu retenir le maillot rouge Jonas Vingegaard, frustré de ne pas pouvoir gagner l'étape le jour du premier anniversaire de son fils. "On a travaillé toute la journée pour ça et ne pas pouvoir se battre pour la victoire c'est vraiment dommage", a-t-il déploré. "C'est triste, car on aurait vraiment aimé gagner l'étape ou au moins essayer de la gagner. La police a fait un très bon travail aujourd'hui. La première fois qu'on a passé la ligne d'arrivée, on a vu les manifestants essayer d'aller sur la route et la police les contenir. Ils ont ensuite essayé de nous bloquer pendant l'avant-dernière montée."
À cette heure, l'Association des coureurs professionnels (CPA) n'a pas encore réagi aux incidents du jour. Dans la matinée, le syndicat avait jugé "inacceptable que des associations, quelles que soient leur nature ou leurs motivations, se permettent de compromettre la sécurité et l'intégrité physique des athlètes sur la route". Et de poursuivre: "La CPA ne tolérera jamais les actions irresponsables et dangereuses d'une minorité qui mettent en danger la vie de ses membres."