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Vuelta: "Un comportement dangereux et contre-productif", Israel-Premier Tech annoncer rester sur la course malgré les manifestations pro-Palestine

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Alors que des voix s'élèvent dans le peloton contre la présence de la formation Israel-Premier Tech sur la Vuelta pour des raisons de sécurité, l'équipe israélienne a confirmé sa présence ce jeudi au départ de la 12e étape du Tour d'Espagne.

Ils restent, quels que soient les dangers encourus. Ce mercredi en milieu de soirée, l'équipe Israel-Premier Tech (IPT) a annoncé que ses coureurs prendront bien le départ jeudi de la 12e étape de la Vuelta, et ce malgré l'intensification des manifestations et incidents liés à la présence de militants pro-palestiniens sur les routes du Tour d'Espagne.

"Israel-Premier Tech est une équipe cycliste professionnelle. À ce titre, l'équipe reste déterminée à participer à la Vuelta a España", peut-on lire dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. "Toute autre ligne de conduite crée un dangereux précédent dans le cyclisme, non seulement pour Israel-Premier Tech, mais pour toutes les équipes."

Le peloton mal à l'aise

Ces derniers jours, des manifestations quotidiennes ont rassemblé des militants protestant contre la présence de l'équipe de l'Israélo-Canadien Sylvan Adams - proche de Benyamin Netanyahu - qui veut "porter l'image" de l'État hébreu.

Mercredi, la tension est montée d'un cran encore, alors que de nombreux manifestants arborant drapeaux et banderoles étaient massés le long de l'ultime ligne droite pour alerter sur la crise humanitaire dans la bande de Gaza. Encadrés par les forces de l'ordre, plusieurs d'entre eux ont tenté de forcer les barrières avant le premier passage du peloton sur la ligne d'arrivée, poussant les organisateurs à écourter la fin de l'étape et à geler les temps à trois kilomètres de l'arrivée.

"Israel-Premier Tech a exprimé à plusieurs reprises son respect pour le droit de chacun à manifester, tant que ces manifestations restent pacifiques et ne compromettent pas la sécurité du peloton, a poursuivi l'équipe (...) Cependant, le comportement des manifestants à Bilbao aujourd'hui était non seulement dangereux, mais contre-productif pour leur cause et a privé les fans de cyclisme basques, parmi les meilleurs fans de cyclisme au monde, de l'arrivée d'étape qu'ils méritaient."

Ce nouvel épisode pose des questions sur la bonne tenue des étapes à venir et la pression risque de s'accentuer sur IPT. Le directeur technique de la Vuelta, Kiko Garcia, a suggéré que l'équipe se retire. "Pour moi, il n'y en a qu'une (solution) pour le moment qui serait que l'équipe Israel elle-même se rende compte que sa présence ici ne facilite pas la sécurité de toutes les autres", a-t-il estimé dans un entretien accordé à la chaîne Cadena Ser, soulignant que l'organisation n'avait pas le pouvoir d'exclure une équipe.

Une éventualité également mentionnée par des coureurs, principalement en "off". Mais Carlos Verona (Lidl-Trek) a décidé de parler publiquement. "Israël participe à cette course, le pays est impliqué dans un conflit politique assez important, et l'UCI doit gérer la situation", a-t-il lancé. "La meilleure chose à faire est de maintenir le sport le plus éloigné possible de la politique. Et tant que le conflit dure, ils ne devraient concourir sous aucun drapeau." 

L'UCI soutient les coureurs

Les suiveurs, eux, sont formels: l'équipe israélienne doit se retirer. "Si c'est la présence de l'équipe Israël Premier Tech qui pose problème, alors oui il faudra que cette équipe-là se retire pour laisser la place à la compétition", a commenté Jérôme Pineau, ancien cycliste et consultant pour RMC.

Ce qui n'est pas du tout l'intention de l'Union cycliste internationale (UCI), seule autorité en capacité de prendre ce genre de décision. "L'UCI souligne l'importance fondamentale de la neutralité politique des organisations sportives au sein du Mouvement olympique, ainsi que le rôle fédérateur et pacificateur du sport", a-t-elle communiqué dans la soirée. "Les grands événements sportifs internationaux incarnent un esprit d'unité et de dialogue, transcendant les différences et les divisions. À cet égard, l’UCI réaffirme son engagement en faveur de la neutralité politique, de l’indépendance et de l’autonomie du sport."

Et de conclure: "L'UCI exprime toute sa solidarité et son soutien aux équipes et à leur staff, ainsi qu'aux coureurs, qui doivent pouvoir exercer leur métier et leur passion dans des conditions optimales de sécurité et de sérénité."

TP