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Tour de France: Alaphilippe peut-il garder son maillot jaune à l'issue de la quatrième étape?

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Le Tour de France prend à nouveau de la hauteur ce mardi avec une arrivée à Orcières-Merlette, juge de paix de la quatrième étape. Maillot jaune depuis son coup de force dimanche à Nice, l'interrogation demeure sur les capacités de Julian Alaphilippe à pouvoir défendre sa tunique. Les avis de nos spécialistes, Cyrille Guimard et Jérôme Coppel.

L'épopée en jaune lors du Tour de France 2019 a laissé quelques souvenirs aux suiveurs. Alors ce mardi, pour la première arrivée au sommet du Tour de France à Orcières-Merlette (7,1 km de montée à 6,7% de pente moyenne), se pose inévitablement la question de savoir si Julian Alaphilippe pourra garder sa tunique de leader et rééditer ses exploits. Le Français a déjà prouvé qu'il avait toutes les qualités pour.

S'il ne vise pas ouvertement le classement général du Tour de France, Julian Alaphilippe a déjà prévenu qu'il allait logiquement "défendre le maillot". La seule interrogation subsiste sur son état de forme. "Je ne suis pas sûr qu'il soit à 100%, estime notre consultant Jérôme Coppel. Il est tellement fort qu'il peut gagner une étape du Tour de France en étant à 95% mais sur sa victoire, il a prouvé qu'il était le meilleur. Tout le monde savait qu'il allait attaquer et il a réussi à prendre le maillot. C'est la marque des plus grands champions."

Une marge faible pour le maillot jaune 

Comme à Epernay en 2019, Julian Alaphilippe a pris rapidement le maillot jaune cette année à Nice, sur une étape à sa mesure. Ce mardi, c'est une première explication entre les favoris du Tour de France qui est attendue. "Par rapport à l'an dernier où il y avait un parcours différent, je ne suis pas sûr qu'il n'est pas plus fort qu'en 2019 au même jour, juge lui Cyrille Guimard. L'an dernier, il est vraiment arrivé en forme le jour où il va chercher sa première victoire. Là, j'ai l'impression qu'il est plus fort ou alors prêt trop tôt".

S'il semble à nouveau très fort, Julian Alaphilippe n'a pas une marge qui pourra lui permettre un petit coup de moins bien dans le final. Le Britannique Adam Yates n'est qu'à 4 secondes du coureur de la Deceuninck Quick-Step. Et la meute des favoris à seulement 17 secondes, ce qui pourrait donner envie à quelques prétendants de porter ce maillot symbolique. D'autant plus que le vainqueur prendra 10 secondes de bonifications. 

"Pas la culture du général Tour de France dans son équipe" 

Autre problème: le niveau de son équipe, ou plutôt les intentions de celle-ci alors que Deceuninck dispose aussi du sprinteur Sam Bennett, 2e ce lundi, et de coureurs pour l'épauler. "Il a du mal à avoir cette approche pour le général dans la mesure où son propre patron prétend aussi le contraire, analyse encore Guimard à propos des chances de Julian Alaphilippe. Dans sa propre équipe, il n'y a pas une culture Tour de France et on ne veut pas qu'il parle comme un prétendant." En 2019, les hommes de Patrick Lefevere avaient laissé filer une échappée en direction de la Planche des Belles Filles, ce qui avait contraint Alaphilippe à céder son maillot jaune à Giulio Ciccone. 

Justement en 2019 lors de la première arrivée au sommet, la montée vosgienne avait vu alors le maillot jaune se lancer à l'assaut dans le groupe des favoris pour défendre son maillot. Et qui sait, en cas de test réussi ce mardi pour Julian Alaphilippe, si le coureur de 28 ans ne pourrait pas prétendre à autre chose. "Cela fait quatre ans que je vous dis qu'il peut gagner le Tour de France", rappelle Cyrille Guimard qui en a vu d'autres, lui l'ancien directeur sportif qui a remporté le Tour de France avec Laurent Fignon et Bernard Hinault. De là à ce que Julian Alaphilippe puisse devenir dès cette année le successeur de Hinault, dernier vainqueur tricolore en 1985, cela paraît encore trop prématuré mais une nouvelle épopée en jaune semble à nouveau à sa portée. 

GL