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"C'est incroyable": pourquoi Valentin Paret-Peintre ne devait même pas être au départ du Tour de France

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Vainqueur en costaud de la 16e étape du Tour de France ce mardi, Valentin Paret-Peintre devait initialement se focaliser sur le Giro cette saison. Mais une blessure a bousculé tous ses plans.

Une carrière tient parfois à des détails. Ou à une vilaine chute. Devenu ce mardi le premier coureur français à lever les bras sur ce Tour de France 2025, Valentin Paret-Peintre n'était pas censé se retrouver là. Ni au sommet du Ventoux ni même au départ de Lille le 5 juillet. Débarqué l'hiver dernier chez Soudal-Quick Step, le Haut-Savoyard était initialement attendu au départ du Giro cette saison.

L'idée était qu'il soit au soutien du vétéran espagnol Mikel Landa, avant éventuellement de penser au Tour. Mais une fracture du coccyx provoquée en mars par une chute sur Tirreno-Adriatico puis un abandon sur le Tour de Catalogne l'ont contraint à un repos forcé de quelques semaines et à faire l'impasse sur le Tour d'Italie.

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Un crève-cœur pour le jeune transfuge (24 ans) de Decathlon-AG2R La Mondiale, qui a su se remobiliser et obtenir le feu vert médical pour reprendre sur le Dauphiné début juin, dans un rôle de lieutenant auprès de Remco Evenepoel. C'est là qu'il a gagné son ticket pour son premier Tour, en se rapprochant de la forme qui lui avait permis de rafler en février l'étape-reine dans le décor désertique du Tour d'Oman et d'échouer pour seulement six secondes derrière Adam Yates à la deuxième place du général.

Retenu sur la Grande Boucle pour protéger Evenepoel, il s'est vu accorder une totale liberté après l'abandon du Belge au cours de la 14e étape.

Le "Wolfpack" a flashé sur lui l'an dernier

"C'est incroyable. Valentin a eu cette grosse blessure et il a beaucoup souffert au dos. Il a ensuite souffert à l'entraînement. Regardez-le, il fait 50kg, la première semaine du Tour a aussi été dure pour lui, il est tombé. Mais il a une sacrée grinta. Ce n'est pas normal ! Il a la grinta de quelqu'un qui fait 100kg, c'est un loup géant. C'est fantastique de l'avoir. Il était prévu pour aider Remco sur ce Tour, il a su switcher comme l'équipe", savourait Jürgen Foré au pied du bus du "Wolfpack", qui a rugi comme rarement au moment où Paret-Peintre a débordé Ben Healy pour passer la ligne en tête.

L'émotion se lisait dans les yeux du patron belge, successeur chez Soudal Quick-Step de l'historique Patrick Lefevere. "Valentin a gagné une étape l'an dernier sur le Giro. Il avait aussi eu un rôle important pour Ben O'Connor lors de la Vuelta. Il m'a convaincu (de le recruter). On a vu son talent, on s'est dit qu'il avait le moteur suffisant pour se battre pour un leader sur un Grand Tour. Ses tests montrent que oui, il est très maigre, mais il sait se positionner, il est punchy sur des sprints. Il s'est très bien intégré, il m'a tout de suite dit qu'il était très heureux avec nous."

"Son programme, c'était de faire le Giro. Mais il a eu cette chute sur Tirreno. On a choisi de le mettre sur le Tour et le voilà qui gagne au Ventoux", souriait Davide Bramati, directeur sportif de Soudal Quick-Step. "C'est tellement un bon garçon, je sais qu'il va encore faire parler de lui dans les prochaines années. Jusqu'au bout, aujourd'hui, je lui ai dit de rester concentré. Je savais qu'il marchait bien, c'est un grand jour pour nous et pour lui." Et pour l'ensemble du cyclisme français, enfin débarrassé de cette disette sur le Tour qui commençait à devenir un peu trop encombrante.

Rodolphe Ryo, au Mont Ventoux