Guimard : "Les médias se sont enflammés sur Pinot"

Encore lâché par les favoris du Tour de France ce mardi lors de la 4e étape, Thibaut Pinot pointe désormais à 6’30’’ du maillot jaune Tony Martin et a sans doute hypothéqué ses chances de podium. Pour Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport, les attentes autour du coureur de la FDJ étaient trop importantes.

« Le Tour de France est parti de façon magistrale pour lui. Il faut un superbe contre-la-montre aux Pays-Bas, il devance tous les favoris de ce Tour et depuis, c’est un jour une claque sur la joue droite, le lendemain sur la joue gauche. Et aujourd’hui, on peut dire qu’il a pris une claque de chaque côté. Ça ne veut pas rigoler.

Il ne peut pas en vouloir à son staff (sur son incident technique sur les pavés, ndlr) car il est dans la même condition que tous les autres coureurs, les voitures ne peuvent pas être derrière lui. Le problème c’est qu’il fallait faire un changement de vélo. Il n’est pas en colère contre son staff mais tout simplement dépité. Ce soir il est à plus de six minutes (à 6’30’’ de Tony Martin) et il doit être dépité comme toute son équipe. Il y a aussi la grave chute hier de William Bonnet. Tout ça veut dire qu’on n’est plus dans une dynamique psychologique favorable. » 

« On en a fait une star alors qu’il n’avait gagné qu’une étape »

« On ne refait pas l’histoire mais les médias se sont enflammés sur ce jeune coureur qui participait à son premier Tour de France et qui va gagner l’étape de Porrentruy (en 2012). Je l’avais dit à l’époque, il est trop jeune pour faire le Tour, il faut le préserver et l’amener progressivement. Mais c’est lui qui voulait faire le Tour, ce n’est pas Marc Madiot qui voulait le mettre. J’ai presque envie de dire qu’il n’a pas eu de chance car il a gagné une étape. S’il n’avait pas gagné, on en aurait moins parlé, il aurait continué à se préparer, à travailler tranquillement.

Or là, on en a fait une star alors qu’il n’avait gagné qu’une étape. Et pas à la pédale. Il avait été le meilleur de l’échappée. On a commencé à le présenter -c’est vrai qu’on n’avait personne non plus- comme le futur grand du cyclisme français, ce qui n’est pas tout à fait faux, et comme un futur vainqueur du Tour, alors qu’il n’avait rien demandé. »