"Ils adorent les chutes": Woods fracasse les organisateurs du Tour de France 2025

Michael Woods ne s’en cache pas, il est en colère. Très en colère. Dans une déclaration choc, le grimpeur canadien de l’équipe Israël-Premier Tech accuse ASO, l’organisateur du Tour de France, de mettre le spectacle avant la sécurité. Selon lui, malgré les discours officiels sur la protection des coureurs, la réalité est bien différente. "Quoi qu'en dise ASO, ils adorent les accidents [...] le sang, les vélos cassés et un pauvre bougre qui se retrouve dans une ambulance, c'est ce qu'ils aiment vendre".
Pour le Canadien, les résumés d’étape et les vidéos promotionnelles tournent souvent autour des crashs les plus spectaculaires, au lieu de mettre en avant les performances sportives ou les tactiques de course. Une stratégie de communication qu’il juge irresponsable, surtout dans un sport où chaque chute peut briser une carrière.
ASO rejette une grande partie de la responsabilité sur les coureurs
Ce qui a fait exploser Michael Woods, c’est une déclaration récente d’un dirigeant d’ASO lors de la présentation du Tour de France 2025 avant le grand départ à Lille.
"Alors que j'écoutais la présentation en français, il a dit quelque chose du genre: 'Les coureurs doivent aussi prendre davantage de mesures pour réduire les risques, et s'ils ne le font pas, ils pourraient être obligés de porter des équipements de protection à l'avenir'. Il a dit cela comme si le port d'un équipement de protection était punitif", a dénoncé le Canadien sur son propre site. "Pour moi, cela démontre une grande incompréhension de ce que veulent les coureurs."
Une remarque qu'il juge à côté de la plaque "Il a dit ça comme si porter des protections était punitif." et ajoute "il est absurde de nous avertir que nous serons punis par l'obligation de porter des équipements de sécurité."
"Comme si la NBA disait à Curry de faire moins de tirs à trois points"
Michael Woods déclare également avec une pointe d'humour et avec une jolie comparaison que les organisateurs de la Grande Boucle joue contre leur propre produit.
"ASO dit aux coureurs: 'vous devez prendre moins de risques', c'est comme si la NBA disait à Steph Curry 'vous devez faire moins de tirs à trois points'. Cela ne sert à rien. Si la NBA voulait qu'il y ait moins de tirs à trois points dans un match, elle changerait les lignes. Si ASO et l'UCI veulent vraiment rendre le sport plus sûr, ils devront faire la même chose."
Selon le Canadien, rejeter la faute sur les coureurs revient à ignorer les vraies causes des chutes pelotons trop denses, routes étroites, consignes agressives dans les oreillettes, et pression constante pour être devant.
Changer les règles pour un peloton plus sûr
Le coureur de 38 ans va plus loin et propose des solutions concrètes pour améliorer la sécurité. Il plaide pour une réforme structurelle de la course, en s’attaquant aux vraies causes des dangers.
Il propose de réduire la taille du peloton du Tour de France à 120 coureurs maximum, avec des équipes limitées à 6, seulement réservé aux équipe World Tour, sans invitation pour les formations Pro Team. Selon lui, le Tour doit retrouver une logique sportive plus fluide, où les grands leaders peuvent s’exprimer sans être freinés par un peloton surchargé.
"Les gens veulent voir les stars du sport briller"
"Le fait d'ajouter 64 coureurs supplémentaires, qui pourraient potentiellement se mettre en travers du chemin de ces stars ou chuter devant elles, a-t-il un impact positif sur le récit? La réponse est non", enchaîne encore le coureur de 38 ans.
Des annonces, mais pas de vrai changement
Si Michael Woods reconnaît que l’UCI et ASO ont commencé à prendre des mesures, il estime que cela reste très insuffisant. Pour lui, tant que la logique commerciale primera sur la sécurité, les progrès resteront marginaux.
"L'UCI et ASO ont pris des mesures en ce sens, et je suis optimiste quant aux progrès réalisés. Cependant, rien d'assez spectaculaire n'a encore été fait pour réduire de manière significative les risques et les accidents."
Alors que les chutes se multiplient encore depuis le début de ce Tour de France 2025, son message fait écho à une inquiétude grandissante dans le peloton. De plus en plus de voix réclament une refonte profonde du système. Michael Woods, lui, a lancé l’alerte et fait écho aux propos tenus par l'actuel maillot jaune, Mathieu van der Poel, qui avait fait preuve de son mécontentement sur l'invitation d'une équipe supplémentaire cette année sur la Grande Boucle.