Le peloton ne doute pas de Froome et de la Team Sky

Bernaudeau : « Ne pas considérer Froome comme un extraterrestre »
Aussi intrigante soit-elle pour une large partie du publique et des suiveurs du Tour de France (les spectateurs ont même conspué le Team Sky ce mardi sur les routes), la performance du Britannique n’a rien d’exceptionnel pour de nombreux coureurs, managers et autres directeurs sportifs. Steve Morabito fait partie de ceux-là. « Ils ont bien préparé leur truc, souligne le coureur suisse de la FDJ. Ils étaient forts, ils étaient au-dessus du lot et puis, c’est quand même des journées spéciales car je le rappelle, c’est après le jour de repos, la première arrivée en ascension. Ils ont eu une grande journée de leur côté. »
Jean-René Bernaudeau, le directeur sportif d’Europcar, ne veut pas non plus tomber dans la paranoïa et ne s’intéresse qu’à une seule chose, les chronos : « Vous savez, dans le Tour de France, il y a toujours cette catégorie de gens qui sont sceptiques. Moi, ce que je vois, ce sont les chiffres : Pierre Rolland, Tony Gallopin, Warren Barguil à deux minutes de l’exploit d’un extraterrestre… Pour moi, deux minutes, c’est une belle performance des Français. Donc on ne peut pas considérer Chris Froome comme un extraterrestre. C’est vrai qu’il a un coup de pédale particulier, il le travaille. Moi, je vois seulement les chiffres et les écarts. »
Gallopin : « C’est logique et normal »
Interrogé à son tour, Alain Gallopin, directeur sportif de la Trek Factory Racing, n’est pas étonné du résultat de La Pierre Saint-Martin. « On sait ce que Sky est capable de faire. Ils ont fait exactement la même chose il y a deux ans lors de la première arrivée au sommet.». Une répétition selon lui mais aussi une confirmation des talents qui composent la Team Sky. « Premier Froome, deuxième Richie Porte, donc pas trop surpris quand même. Je pense que Richie Porte, c’est un type qui a un grand palmarès, Geraint Thomas est certainement un des meilleurs coureurs au monde aussi. Donc trois coureurs comme ça ensemble, c’est normal qu’ils soient tous les trois ans le top 10. C’est assez logique. »
Sean Yates, le directeur sportif de Tinkoff-Saxo, va également dans ce sens. Selon lui, les Sky sont au-dessus grâce à leur homogénéité et aux « neuf coureurs très forts » qui la composent. Une question de « mathématiques » qui explique et permet d’« accepter la domination des Sky ».
Grappe : « Ne m’en demandez pas plus »
Finalement, les seuls à mettre quelques bémols sont nos Français, certainement échaudés par des années de « cocufiage » où eux tentaient de faire le métier à l’eau claire pendant que d’autres relançaient la course à l’armement. « On sait Froome capable d’accélérer comme ça, lâche Thomas Voeckler, un brin fataliste. Ça fait causer, c’est vrai. De toute façon, dès qu’il y a des performances épatantes, ça fait toujours causer…»