Tour de France 2025: "Le monde du sport n’a pas fait son travail", le militant anti-Israël justifie son action sur la ligne d’arrivée de la 11e étape

Décidément, l’édition 2025 du Tour de France a été marqué par plusieurs incidents sur les fins d’étape. Outre un plaisantin qui a voulu faire parler de lui en franchissant la ligne d’arrivée avant une échappée, la 11e étape de la Grande Boucle a fait l’objet d’une action anti-Israël et pro-Palestine à Toulouse.
Ce militant a fait irruption sur la route à quelques mètres de la ligne d’arrivée vêtu d’un tee-shirt avec la mention "Israel out of the Tour" et en brandissant un keffieh palestinien à la main. Ecarté de la route manu militari par un membre de l’organisation puis arrêté par la police, cet activiste nommé Amine Messal a justifié son action ce vendredi lors d’un entretien accordé à La Dépêche du Midi.
Agé de 26 ans, cet étudiant de l’ENS Paris-Saclay assure avoir réalisé un tel geste afin de "protester contre le génocide à Gaza" et pour réclamer l’expulsion de l’équipe Israël-Premier Tech de la course.
Combattre pour la liberté d’expression
Frustré par la situation en France autour de la question palestinienne, le militant a regretté de voir les manifestations pro-Palestine être à ses yeux trop souvent interdites par les autorités. De la même manière, les soutiens de Gaza seraient, selon lui, victimes de fouilles généralisées dès lors qu’ils brandissent "un keffieh ou un drapeau" avant "parfois" de finir au poste.
"On est arrivé à un point où l’on est obligé de choisir de nouveaux espaces pour s’exprimer", s’est ainsi défendu le jeune homme auprès du quotidien régional. "Le monde du sport n’a pas fait son travail et n’a pas montré son opposition vis-a-vis de ce qui se passe au Moyen Orient."
Pour expliquer son action, Amine Messal a ainsi dénoncé le deux poids, deux mesures entre la crise au Proche-Orient et la mobilisation rapide du sport en faveur de l’Ukraine après l’invasion russe de 2022.
Le militant risque deux ans de prison
Après avoir regretté l’usage de la force contre lui, puisqu’il ne voulait pas résister à son arrestation, l’activiste va faire l’objet d’une procédure judiciaire et sera poursuivi pour deux motifs: délit de pénétration d’une aire de compétition sportive portant atteinte à la sécurité des personnes et refus de donner ses empreintes digitales.
Pour chacun de ces chefs d’inculpation, l’ingénieur risque un an de prison et 10.000 euros soit potentiellement 24 mois de réclusion et 20.000 euros d’amende au total. L’accusé, lui continue d’assumer son geste et entend continuer de dénoncer la situation au Proche-Orient car, selon lui, "ce qui se passe à Gaza n’est pas normal".
"Je ne voulais pas avoir d’impact sur la course et surtout ne blesser personne. Je m’étais dit que si le peloton arrivait groupé, je ne le ferai pas car c’était trop dangereux", a toutefois assuré le perturbateur de la Grande Boucle à Toulouse. Son procès est prévu le 19 novembre.