Tour de France féminin 2025: "Comme s'ils les tuaient une deuxième fois", les prénoms des victimes de féminicides effacés sur la route

Il ne reste plus rien de leur action. Dans le nuit de dimanche à lundi, le collectif les Amazones de Poitiers avait inscrit les prénoms des femmes victimes de féminicides et le message "Stop féminicides" sur le bitume de l’avenue John-Kennedy de Poitiers, qui doit accueillir l’arrivée de la quatrième étape du Tour de France féminin, ce mardi. Au total, 224 noms de femmes, parfois accompagnés de leurs enfants, avaient fleuri au sol, comme le décompte de victimes depuis le deuxième semestre 2023.
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Comme sur le Mont Ventoux
Mais toutes ces inscriptions ont été effacées par les services de la ville dans la journée de lundi, sur demande des organisateurs de la course, relate France 3 et La Nouvelle République. Les Amazones avaient expliqué leur action dans un communiqué relayé par le journal. "Ces noms de femmes, pour certaines accompagnées de ceux de leurs enfants également tués, rappellent que ces violences ne sont pas des faits divers, mais des crimes systémiques commis parce qu’elles étaient des femmes et ont osé quitter un homme", expliquaient-elles.
Elles indiquaient s’être inspirées de l’action similaire menée sur le Mont Ventoux, juge de paix de la 16e étape du Tour de France masculin le 22 juillet dernier. Les Amazones d’Avignon avaient peint les 170 noms de femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis 2023, mais aussi des silhouettes comme sur les scènes de crimes. Celles-ci avaient été effacées mais pas les prénoms qui étaient restés.
"C’est un geste fort, à la hauteur de la colère, de la douleur et de l’urgence", ajoutait le collectif de Poitiers, lundi. "Ce message est placé sous les yeux du public et des caméras, c’est un cri qui refuse d’être ignoré. Cette action a été rendue possible grâce au décompte rigoureux des féministes du Collectif Féminicides par compagnon ou ex que nous remercions."
"S'ils effacent notre message, c'est comme s'ils tuaient une deuxième fois toutes ces femmes", prévenait sur France 3, Hélène Deslandes, du groupe féministe Les Amazones de Poitiers, à l'initiative de l'opération.