Tour de France femmes: "Je cours avec des coureuses que j’admire", les confidences de Camille Fahy

Après déjà trois étapes disputées, Camille Fahy se présente devant la presse en étant plus décontractée, moins réservée. Elle le sait, elle est maintenant dans la cour des grands. "Les étapes étaient très animées. Ca roulait vite, comme on s’y attendait". Les traits un peu plus tirés, l’étape entre Clermont-Ferrand et Mauriac dans le Cantal, a laissé des traces. "C’était difficile avec la pluie et les six difficultés. La fatigue commence à se faire sentir. Mais l’important est de rester motivée et de garder l’envie. On peut encore faire de belles choses".
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Et des belles choses, Camille Fahy en réalise déjà pour son jeune âge. Première année en tant que professionnelle et la voilà déjà sur les routes du Tour de France. "C’est la plus grosse course du monde. Je suis super contente. C’est une expérience incroyable pour moi. Je côtoie les meilleures coureuses, on n’a pas tous les jours cette chance".
Alors dans le peloton, Camille est un peu impressionnée: "Ça roule vite, les équipes sont organisées. Et je cours avec des coureuses que j’admire. Demi Vollering et Annemiek Van Vleuten sont deux coureuses que je suis depuis un bout de temps. Je m’inspire d’elles".
Une coureuse "avec la tête et les jambes"
Mener cette double vie, Camille le fait à merveille et ça lui permet aussi d’avoir une certaine stabilité. "On s’évade quand on pédale. Même voyager, ça fait voir autre chose. Les études sont complémentaires. Des fois être que dans le vélo c’est prenant même si ça permet de voir d’autres gens, d’autre milieux. Mais j’aime allier les deux".
La directrice sportive de l’équipe Saint Michel Mavic Auber 93 reconnaît les qualités de sa coureuse: "Elle a la tête et les jambes comme on dit. Elle est très studieuse et carrée. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle est là. Elle a envie de toujours bien faire". Et son rôle sur ce Tour de France, Camille veut le respecter. "Mon objectif est d’abord d’aider l’équipe. C’est important de s’entraider si on veut viser de belles choses".
"Ce sont mes vacances scolaires"
Toutes les deux sont des coureuses professionnelles et vivent de leur sport. Alors que Camille, aujourd’hui, est encore une jeune étudiante. "Je suis en école d’ingénieur à Noisy-le-Grand dans une école spécialisée en informatique et électronique". Mais pendant le Tour, impossible de travailler. "J’ai vraiment débranché. Toute l’année j’essaye de garder un rythme pour bosser entre les étapes mais là non, je profite à fond".
Cette semaine, pas de cours, pas de travail. "Ce sont mes vacances scolaires donc c’est un peu les vacances sur le plan scolaire mais sur le vélo c’est une grosse semaine. Je me concentre à 100% sur la compétition".
"Le Tourmalet ça va être dur mais hâte d’y être"
Sur les bords des routes, la jeune parisienne peut compter sur le soutien de sa famille. "Mes parents et mon frère me suivent tous les jours. Je les vois les matins. Ça apporte un peu de chez soi ici. C’est agréable. Super important qu’ils soient là, qu'ils me soutiennent, eux ça leur fait plaisir. Ils sont passionnés de vélo". Charlotte Bravard, sa manager, sait à quel point cette présence est importante: "Elle est très jeune, c’est bien d’avoir ses parents. Si ça se passe mal, si elle a un coup de mou, elle a sa famille et il n’y a rien de mieux".
Encore de longues étapes attendent Camille jusqu’à dimanche et la fin du Tour de France. Mais elle a une journée cochée, celle qui la fait rêver: "Forcément le Tourmalet c’est un col mythique. Ça sera dur mais hâte de le faire. Je vais essayer d’aider l’équipe. Hâte d’y être". En attendant, à 20 ans, elle essaye d’engendrer le maximum d’expérience. Après la Vuelta cette année, elle pourra se targuer d’avoir roulé sur les routes du Tour.