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TOUR DE FRANCE – Huy : des dégâts sur le Mur ?

L'ascension du Mur de Huy pendant la Flèche Wallonne 2015

L'ascension du Mur de Huy pendant la Flèche Wallonne 2015 - AFP

Juge de paix de la Flèche Wallonne, une des classiques de printemps, le Mur de Huy (Belgique) sera le cadre de l’arrivée de la troisième étape du Tour ce lundi. Une montée légendaire qui ne va pas créer de gros écarts mais qui pourrait donner lieu à une belle bagarre. Où le placement sera essentiel.

Son véritable nom est « le chemin des Chapelles ». Et on peut lui faire confiance pour remplir son office. Celui d’un des kilomètres les plus légendaires de la planète cyclisme. Le Mur de Huy, en Belgique. 1,3 kilomètre de montée à 9,6% de dénivelé moyen, avec des pointes à près de 20%. Bien connu des spécialistes des classiques de printemps, le traditionnel juge de paix de la Flèche Wallonne va pour la première fois servir de cadre à l’arrivée d’une étape du Tour de France ce lundi. Au bout des 159,5 kilomètres depuis Anvers, une distance courte qui devrait donner lieu à une journée rythmée avec un dernier tiers escarpé, la montée du mythique raidard ardennais fera mal aux pattes. Elle pourrait aussi créer quelques (légers) écarts.

Alors, comment aborder cette ascension qui nécessite un maximum d’explosivité et une parfaite science du timing ? Que va réserver le Mur au peloton ? Une grande partie de l’affaire va se décider avant. Dans la position d’approche. « Ça va se jouer au placement », juge Thibaut Pinot (FDJ), l’un des grands perdants de la deuxième étape dans le vent néerlandais. « C’est très, très compliqué à passer, estime Luc Leblanc, membre de la Dream Team RMC Sport. Ce n’est pas très long mais la difficulté est de se placer avant. Deux côtes se succèdent juste avant la montée finale donc il va falloir vraiment bien se placer, être très vigilant. Ce sera primordial et on a un peu peur du placement d’un coureur comme Pinot. Ou de celui d’un Nairo Quintana, qui n’a peut-être pas l’habitude de ce genre de courses. C’est une véritable classique. »

Marc Madiot : « Il peut y avoir des gamelles et un groupe qui se retrouve dans une cassure »

D’autres seront plus à l’aise. On pense au coéquipier du Colombien chez Movistar et vainqueur sortant de la Flèche, l’Espagnol Alejandro Valverde, un des autres piégés de la deuxième étape, qui cherchera sûrement à reprendre du temps tout en guidant son leader. On pense au tenant du titre du Tour, l’Italien Vincenzo Nibali, lui aussi dans le mauvais coup ce dimanche, qui adore ce type de profil et a déjà montré de belles choses sur la Flèche. « Le Mur de Huy est bon pour nous et pour Vincenzo », estime Giuseppe Martinelli, le directeur sportif de l’équipe Astana. On pense aux autres spécialistes des « ardennaises ». Et à tous ceux qui ont déjà du temps à rattraper après deux jours de Grande Boucle. Bref, si la longueur de la montée ne permettra pas de faire de gros écarts, ça sent tout de même la belle bagarre. Pour l’étape comme dans la bataille psychologique entre les grands leaders. Sans oublier les bonifications à l’arrivée.

« Avant le Mur, vous avez trois côtes, dont la dernière qui monte à 8% pendant 1,3 kilomètre, rappelle Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. Ça ne frottera pas trop car les sprinteurs ne seront pas là. Ça peut donner une petite explication. » Voire plus si le destin s’en mêle. « Il faut se placer comme des malades avant le pied, dans la bosse précédente, explique Marc Madiot, le manager de la FDJ. Donc il peut y avoir des gamelles et un groupe qui se retrouve dans une cassure. » Le résumé de conclusion pour Tim Wellens, coureur belge dont les grands-parents habitent au pied du mythe. « Ce n’est qu’un kilomètre et demi mais il y aura quand même des différences, c’est sûr, juge le membre de l’équipe Lotto-Soudal. Personne ne veut perdre du temps au classement général donc il faut être devant. Il ne faut pas aller trop vite non plus parce qu’il n’est pas super long mais il dure longtemps. C’est tellement raide et difficile. La seule tactique est de prendre le virage à l’extérieur. C’est ça le secret. » Reste à savoir qui va le mieux le maîtriser.

A.H. avec P.T., G.Q. et P.-Y.L. à Zélande