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Tour de France: le syndicat des coureurs alerte sur une situation "dramatique"

Joint par RMC Sport, le président de l’UNCP Pascal Chanteur a réclamé un calendrier pour le report du Tour de France. Pour faciliter la reprise des coureurs, asphyxiés par la paralysie due au confinement, qui a été prolongé jusqu’au 11 mai.

C’était un secret de polichinelle, avant même que le président de la République n’officialise la prolongation du confinement et surtout l’interdiction des événements rassemblant un public nombreux jusqu’à la mi-juillet. ASO savait pertinemment qu’il ne pourrait pas organiser la Grande Boucle aux dates initialement prévues. "On savait déjà depuis quelques semaines que l'organisateur réfléchissait à une autre date", a confirmé Pascal Chanteur, président du Syndicat des coureurs cyclistes français (UNCP). Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, le révélait à demi-mots ces derniers jours.

Charge à lui désormais de trouver une date qui puisse à la fois convenir aux autorités dans le cadre de l’urgence sanitaire et répondre à l’impératif économique auquel est confronté le cyclisme français dans son ensemble. "C’est clair que nous, en tant que syndicat des coureurs cyclistes professionnels français, on a fait une demande à ASO pour rendre la date relativement rapidement, a indiqué Pascal Chanteur. Parce que nous sommes tous, je parle du sport cycliste en général, dans une situation très délicate économiquement. On a besoin aussi sportivement d’avoir un phare qu’est le Tour de France."

L’UNCP réclame d'urgence un nouveau calendrier

La date du 25 juillet pour le départ de la Grande Boucle a été avancée par l’AFP, mais cette éventualité ne vaut rien si les coureurs n’ont pas les moyens de s’entraîner sérieusement en amont. "Il est important sportivement d’avoir des dates pour que les coureurs puissent se préparer, a rappelé Pascal Chanteur. C’est important d'être compétitif. Certaines choses, au niveau de la condition physique, sont immuables. Un Tour de France de trois semaines ne se fait pas d’un claquement de doigts. Plus les semaines passent à ne pas faire de vélo, plus le temps sera long pour retrouver une condition physique de top niveau."

Au-delà de l’aspect purement sportif, l’épidémie de coronavirus n’épargne aucun secteur économique, pas plus le cyclisme professionnel que les autres. Plusieurs équipes, comme Cofidis, sont passées sous le régime du chômage partiel: "Les équipes ont fait du mieux possible auprès de leurs salariés. Mais il est clair que plus le temps dure, plus ça devient délicat. Nous n’avons pas manqué de demander au président de la Fédération un état des lieux. C’est dramatique. la situation est dramatique. Des coureurs ont moins de problèmes que d’autres. Mais notre responsabilité, c’est de prendre en considération tous les cas."

QM avec Arnaud Valadon