Tour de France: Pinot a choisi d’être numéro 2 par peur de chuter

Thibaut Pinot fera son grand retour sur le Tour de France, vendredi à Copenhague après avoir fait l’impasse en 2021. Mais le coureur Groupama-FDJ n’abordera pas cette édition dans la peau d’un leader comme ce fut le cas lors des dernières éditions, dont celle de 2020 marquée par sa chute dès la première étape… qui le traumatise toujours près de deux ans après. C’est même la principale raison de son refus d’endosser le rôle de numéro 1, qu’il laissera à David Gaudu.
"J'ai encore certaines appréhensions à cause de ma chute de 2020, confie-t-il dans L’Equipe. Quand on joue le général d'un grand tour, on a plus de risques de tomber, parce qu'on doit tout le temps frotter à l'avant. Pour moi, c'était un point important. Faire le général et rester dans les derniers du peloton, tu as une chance sur 100 de passer à travers tout. On voulait que l'équipe soit bien cadrée autour de David et que tout le monde bosse pour lui."
"J'ai perdu confiance"
Le Franc-Comtois, toujours très franc et honnête, reconnaît ne pas être prêt à prendre tous les risques. "Oui, parce que j'ai perdu confiance, surtout dans les autres, finalement, ajoute-t-il. Les chutes, ce sont souvent des maladresses de coureurs. Quand tu commences à douter, à avoir peur de tomber parce que devant ça frotte mal ou que tu sens que ça peut tomber... Je n'ai tout simplement pas envie de revivre ce que j'ai vécu, parce qu'il me reste peu d'années à faire et j'ai envie de prendre du plaisir."
Il raconte son appréhension constante depuis sa chute à Nice. "Oui, je suis en stress de tomber, de frotter inutilement, que ça chute pour rien", témoigne-t-il. "Cette peur-là, je l'ai toujours en moi, ajoute Pinot. C'est une question de feeling. Pour l'instant, je ne me sentais pas me battre à nouveau, surtout avec des pavés, du vent. Je n'étais pas prêt mentalement."
Il rappelle également son peu d’attrait pour la lutte au classement général "contre nature". "J'ai toujours été anxieux de tout ça et, au bout d'un moment, tu n'as plus envie de vivre dans la peur et le stress toute l'année pour préparer un Tour de France", reconnait le troisième du Tour en 2014. Il aborde cette nouvelle édition "soulagé" d’être délesté du poids de leader, même s’il est bien conscient qu’il reprendra ce rôle en cas de défaillance et d’abandon de David Gaudu.