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Tour de France: Pinot dans le coup pour le général, les espoirs de Bardet s'envolent

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Remportée ce jeudi par le Belge Dylan Teuns, la sixième étape du Tour de France a permis de dessiner une nouvelle hiérarchie au classement général. En forme, Thibaut Pinot grimpe à la 7e place, alors que Romain Bardet a encore perdu du temps par rapport aux principaux prétendants à la victoire finale.

Avec une arrivée au sommet de la Planche des Belles Filles, la sixième étape du Tour de France semblait propice à une première explication entre les favoris à la victoire finale. Il n’y a finalement pas eu de combat épique, mais la montée finale de sept kilomètres, avec une ultime rampe à près de 20% de moyenne a tout de même permis de dessiner une nouvelle hiérarchie au classement général. La bonne opération du jour est pour Geraint Thomas. Sacré sur les routes du Tour l’an dernier, le Gallois de la Team Ineos a pris la quatrième place, à 1’44’’ du vainqueur du jour, le Belge Dylan Teuns (Bahrain Merida). Il se replace ainsi dans le top 5 du général, à 49’’ de l’Italien Giulio Ciccone (Trek-Segafredo), qui s’est emparé du maillot jaune que Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) aura porté trois jours. Derrière Egan Bernal lundi à Epernay, Thomas a cette fois-ci franchi la ligne avec neuf secondes d’avance sur son jeune coéquipier colombien, ce qui lui permet de le doubler au général. Derrière Thomas, Alaphilippe a terminé avec Thibaut Pinot à 1’46’’ de Teuns. Très vigilant depuis le début du Tour, le leader de la Groupama-FDJ a une nouvelle fois fait bonne impression dans le final, bien épaulé par son principal lieutenant David Gaudu.

Pour Guimard, Bardet "a perdu toutes ses illusions"

Au général, Pinot gagne six places et grimpe au septième rang, à 58’’ de Ciccone, mais surtout à seulement 9’’ de Thomas et à 5’’ de Bernal. "Je suis satisfait de ma journée. L'équipe a fait un gros boulot. J'ai fait ma course, je suis avec les meilleurs. Il n'y a pas la victoire d'étape mais je suis content. Il ne fallait pas se tromper d'objectif, ne pas s'enflammer parce que c'était la Planche", a réagi Pinot à l’arrivée. Il a notamment devancé Nairo Quintana (Movistar) et Emanuel Buchmann (Bora-Hansgrohe) de 5’’, Jakob Fuglsang (Astana), Mikel Landa (Movistar), Richie Porte (Trek-Segafredo) et Egan Bernal de 7’’, Adam Yates (Mitchelton-Scott) et Dan Martin (UAE-Team Emirates) de 12’’, Rigoberto Uran (EF Education First), Michael Woods (EF Education First) et George Bennett (Jumbo-Visma) de 16’’. Autre prétendant au maillot jaune, Steven Kruijswijk (Jumbo-Visma) a lui concédé 33’’ à Pinot et recule de cinq places pour se retrouver maintenant 8e. "Pinot s’en sort vraiment très bien. Il a fait jeu égal avec Thomas. Il m’a fait très bonne impression", nous explique Cyrille Guimard, ex-sélectionneur de l’équipe de France sur route et membre de la Dream Team RMC Sport.

Si Pinot a prouvé qu’il avait de très bonnes jambes, un autre Français a lui perdu très gros. Déjà loin du podium au départ de Mulhouse, avec 1’44 de retard sur Alaphilippe, Romain Bardet est arrivé à la Planche des Belles Filles à 2’53’’ de Teuns, pas aidé non plus par des problèmes mécaniques. Aucun favori n’a perdu autant de temps ce jeudi. A ce rythme, il va même falloir se demander si le leader d’AG2R La Mondiale doit encore être placé dans la catégorie des prétendants à la victoire finale. Pour Cyrille Guimard, la réponse est très claire: "la grosse déception française, c’est Bardet. Il a perdu toutes ses illusions pour le général. Il en est sûrement conscient. Je me demande si le fait d’avoir perdu le Tour n’était pas déjà présent dans sa tête." Incapable de suivre le rythme des autres leaders dans le dernier kilomètre, Bardet est désormais pointé à la 26e place du général, à 2’57’’ de Ciccone et à 2’08’’ de Thomas.

"Je n'étais pas au niveau aujourd'hui et j'en ai fait le dur et l'amer constat. Je vais essayer de comprendre ce qu'il s'est passé. C'est difficile. Je reste encore très motivé pour ce Tour, il y a encore plein de choses à faire, mais je dois essayer de comprendre ce qu'il s'est passé, pourquoi j'ai coincé comme ça", a-t-il expliqué à l'arrivée, lucide. Alors que peut espérer maintenant l’Auvergnat? Si l’imaginer sur le podium sur les Champs semble aujourd’hui improbable, n’oublions que le programme très corsé des deux prochaines semaines du Tour pourrait totalement rebattre les cartes.

RR