Tour de France: pourquoi y a-t-il moins d’échappées sur la Grande Boucle?

Si vous avez prévu de faire une sieste devant le Tour de France, vous n’avez rien manqué du début de la 3e étape, ce lundi. Depuis le départ de Valenciennes, aucun homme n’a pris sa chance à l’avant. Le peloton a démarré la journée piano piano. Si l’étape du jour ne prévoit aucune difficulté particulière, hormis la côte de Cassel (cat 4), une arrivée au sprint semble promise à Dunkerque, pour la deuxième grosse explication entre les hommes les plus rapides.
Mais avant l’emballage final et la nervosité des différents trains, aucun coureur n’ose prendre sa chance. "Quand on est sur la plus belle course du monde, quand on peut prendre l’escapade, il ne faut pas s’en priver", confiait pourtant Jérôme Pineau en début d’étape sur la moto RMC.
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Les équipes de sprinteurs en total contrôle?
Pourquoi les coureurs sont de moins en moins nombreux à vouloir renverser la table sur le plat? Faut-il y voir une forme de résignation face à la puissance des équipes de sprinteurs qui cannibalisent ce genre d’étape, de moins en moins nombreuses sur certaines éditions dans les Grands Tours? "Ce n’est pas un manque de volonté. On se doit de raisonner les athlètes. Le Tour vient de débuter, il faut préserver nos forces. Quand il y a 60 kilomètres avec vent de face, c’est compliqué. Il peut aussi y avoir le débat de l’échappée publicitaire. On est qu’à la 3e étape, il y aura d’autres moyens de montrer le maillot", rappelle Emmanuel Hubert, le directeur sportif d’Arkea-B&B Hotels sur RMC.
Les équipes intéressées par les victoires au sprint sont plus nombreuses. Les consignes sont donc parfois très claires: pas question de délester l’équipe d’un élément qui pourrait s’avérer décisif lors d’une arrivée au sprint.
Le vent peut changer les plans
Autre facteur qui peut tendre vers une absence d’échappée: la direction du vent. Lorsqu’il vient de face, compliqué de vouloir se jeter dans la gueule du loup. Un fort vent de côté peut permettre des bordures, et certaines équipes ne veulent pas être prises au piège et ainsi perdre de précieuses secondes.
Et puis, il y a la quasi certitude de ne jamais aller au bout. Sur une étape de plat, les équipes de sprinteurs laissent rarement de la marge aux hommes de tête, de peur de manquer une occasion de briller dans les derniers hectomètres.