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Tour de France: "Une grenade au milieu du peloton", pourquoi Coquard va abandonner...après le contre-la-montre

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Victime d’une fracture de l’annulaire de la main droite, Bryan Coquard (Cofidis) va quitter le Tour de France après avoir pris part au contre-la-montre entre Loudenvielle et Peyragudes, ce vendredi lors de la 13e étape du Tour de France.

Un dernier baroud d’honneur avant de dire stop. Bryan Coquard (Cofidis) a annoncé qu’il allait quitter le Tour de France, ce vendredi après avoir participé au contre-la-montre entre Loudenvielle et Peyragudes lors de la 13e étape. Le Français s’est fracturé l’annulaire de la main droite en tentant d’attraper une musette de ravitaillement ce jeudi alors qu’il était dans l’échappée de la 12e étape. Il avait lui-même initié la cassure avec le peloton au prix d’un gros relais mais il a été coupé dans son élan à 95km de l’arrivée à Hautacam.

"Je ne peux pas freiner de la main droite"

Ce vendredi, le sprinteur s’est fait poser une grosse attelle sur le doigt et a échangé avec un chirurgien. Ensemble, ils ont convenu qu’un retrait était la meilleure chose d’un point de sécuritaire mais aussi pour lui permettre de passer rapidement par la case opération.

"On a immobilisé un maximum le doigt pour que ça fonctionne", a-t-il déclaré sur France Télévisions.

"Pour aujourd’hui, il n'y a pas trop de risque, il y a quelques virages après le départ mais je vais y aller tranquillement. Et ce sera certainement mon dernier baroud d'honneur, on en a discuté pas mal avec le chirurgien. J'avais envie de la faire aujourd'hui mais après au niveau sécuritaire, pour l'ensemble du peloton et le reste de la course, je ne pourrai certainement pas prendre le départ. Je vais me faire opérer dès le début de la semaine prochaine, ce sera certainement mon dernier dossard aujourd'hui."

Sa blessure l’empêche en effet d’actionner le frein arrière, ce qui constitue de trop gros risques pour lui et le peloton. "Je ne peux pas freiner de la main droite, je ne peux freiner que du frein avant", ajoute-t-il. "Quand on est tout seul (comme ce sera le cas sur le contre-la-montre), ça va mais dans un peloton, je serais un danger public et une grenade au milieu du peloton. Aujourd’hui, il n'y a aucun risque pour la sécurité, je vais mettre mon dernier dossard du Tour 2025. On est en train d’organiser mon rapatriement. C’est une fracture non déplacée avec un risque de déplacement, on ne va pas prendre de risque."

"Il serait complètement inconscient de le lancer avec un doigt cassé"

"Hier (jeudi), Bryan a été valeureux, héroïque, il a tenu à finir l'étape avec son doigt cassé", salue son directeur sportif Cédric Vasseur. "On a été faire des radios immédiatement après l'arrivée et le verdict est sans appel: c'est vraiment une fracture du quatrième doigt. Vu les étapes qui nous attendent et la nervosité dans le peloton, il serait complètement inconscient de le lancer avec un doigt cassé alors qu'il n'a pas toutes ses capacités pour freiner et piloter. Il a quand même tenu à prendre le départ du contre-la-montre aujourd'hui, ce sera sa dernière étape sur le Tour de France"

"L'objectif maintenant, ça sera de soigner au plus vite cette fracture", ajoute Vasseur.

"Il va passer voir le chirurgien mardi et l'objectif c'est de revenir opérationnel le plus tôt possible. Si on insiste avec un doigt cassé, on a aussi le risque de voir le coureur traîner ça jusqu'à la fin de saison et de le perdre définitivement. C'est un peu un crève coeur mais malheureusement on est obligé de se résoudre à cette décision."

Il va se marier dans quelques jours

Cette décision prise dans la matinée en concertation avec son équipe va mettre fin à son huitième Tour de France personnel, qui fut un peu pénible. "Le Coq" s’est retrouvé accablé de critiques après avoir involontairement provoqué la chute et l’abandon de Jasper Philipsen lors de la 3e étape, à l’issue de laquelle il était tombé dans le sprint final.

Malgré cet abandon, des choses plus réjouissantes attendent le coureur de 33 ans avec son mariage à venir dans les prochains jours. "On met la bague sur la main gauche (celle qui n’est pas touchée)", sourit-il. "J’aurai une attelle (sur la droite), ça ira avec mon costard."

NC