RMC Sport

eSport: League of Legends-Bercy, mariage réussi

placeholder video
Les finales européennes des League of Legends Championship Series (LCS) se sont tenues le week-end dernier à l’AccorHotels Arena de Paris. Avec 19 000 visiteurs sur deux jours, l’événement a autant confirmé la montée en puissance de l’eSport en France… que servi de publicité à son éventuelle intégration au programme olympique.

"Allons enfants de la patriiiiiieuuu, le jour de gloire est… arrivé". Une Marseillaise qui résonne dans les travées de l’AccorHotels Arena dimanche dernier. Une bonne vieille tradition pour les habitués des lieux, qui répondaient il y a encore peu de temps – avant qu’ils ne cèdent à la mode du naming – au nom de Palais Omnisports de Bercy. Une place mythique dans Paris, un carrefour international pour les artistes du monde entier autant qu’un rendez-vous incontournable pour les plus grandes manifestations sportives du pays, comme son fameux tournoi indoor de tennis.

A lire aussi: les qualifications des Mondiaux de League of Legends ce week-end à Bercy

Justement, la petite balle jaune n’était pas au centre des débats dimanche. Pas invitée. En revanche, un de ses amoureux transis l’était lui. "Quand j’étais petit, je voulais devenir tennisman. Je jouais vraiment beaucoup au tennis, j’ai commencé à l’âge de 6 ans. Je regardais des matches à Bercy, où il y avait Rafael Nadal, Roger Federer. Je n’imaginais pas qu’un jeu vidéo, plusieurs années après, aurait pu remplir un Bercy de la même façon."

-
- © -

Un "Happy Birthday" entonné par 12 000 personnes

Lui, c’est Steven Liv. Plus connu sous le nom "Hans Sama". Inconnu de la sphère du tennis mais mondialement apprécié sur le jeu phare de l’eSport, League of Legends, qui avait pris ses quartiers pendant deux jours à l’AccorHotels Arena, à l’occasion des finales européennes des League of Legends Championship Series (LCS), équivalent de la Ligue 1 continentale sur le jeu édité et développé par Riot Games.

A lire aussi: la Formule 1 fonce sur l'eSport

Connu mais chouchou du public, surtout. Seul joueur français – sur les deux représentants présents ce week-end – à disputer le titre, ce dernier, couleurs tricolores sur la joue et drapeau national autour du cou, a eu droit, pour ses 17 ans, à un "Happy Birthday" géant, entonné par les 12 000 spectateurs présents le dimanche. Un moment d’émotion qui n’a pas porté chance à son équipe, la structure américaine, Misfits, balayé en finale (3-0) par les grands favoris G2 eSports, vainqueurs d’un quatrième titre européen consécutif. Le tout dans une ambiance incroyable.

Déjà un avant-goût de l’eSport… aux JO 2024?

-
- © -

Car il n’y a pas seulement eu la Marseillaise ou le "Joyeux Anniversaire" à l'honneur de Steven Liv dans les travées de l’AccorHotels Arena. Il y a eu des cris, beaucoup de cris, en soutien aux quatre structures en lice (Fnatic et H2K le samedi pour la petite finale, Misfits et G2 eSports le dimanche pour le titre) et du bruit, beaucoup de bruit aussi pour un événement, qui outre ses deux places qualificatives pour les phases finales mondiales en Chine, en octobre prochain (obtenues par Misfits et G2 eSports), avait aussi, dans le panorama actuel, vocation à servir de promotion express… en vue d’une éventuelle intégration de l’eSport au programme olympique.

A lire aussi-Gullit: "FIFA est un bon jeu, car les jeunes me connaissent grâce à lui"

"L'émotion et les fans ont été au rendez-vous ce week-end, savoure Guillaume Rambourg, le directeur général de Riot Games France. Nous sommes fiers d'avoir pu montrer au monde entier à quel point le public français est unique!" Et réceptif à l’eSport. Avec 7 000 personnes le samedi et 12 000 âmes le dimanche, les 19 000 spectateurs ont été atteints. "Je suis vraiment content de voir qu’autant de personnes se soient déplacées pour voir un jeu comme League of Legends, savoure "Hans Sama". Après est-ce qu’il a sa place aux JO… Il y a plein de points positifs, comme son aspect stratégique, compétitif. Je pense que si LoL n’arrête pas de monter et de grandir, il aura sa place."

-
- © -

Sous quelle forme? "Il va falloir qu’on réfléchisse. Peut-être qu’il faudra changer certaines choses, pour pouvoir l’adapter aux Jeux. Penser par exemple à avoir des sélections nationales, ce qui n’est pas le cas aujourd'hui", nous glisse Guillaume Rambourg. Un sacré chantier, d’ici à 2024 et dans l’optique où bien évidemment, Paris serait l’heureux élu pour accueillir les JO à cette date. Mais peut-être pas si gigantesque que cela, au regard du mariage réussi de ce week-end esportif…

Alix Dulac